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vendredi 7 septembre 2007
inquiétudes autour du wifi
il permet de surfer sans fil sur internet et même, depuis peu, de téléphoner. en plein essor dans le monde, il s’invite même dans les écoles. «il», c’est le wifi. et comme aucune étude scientifique ne prouve son innocuité, il relance le débat sur l’impact potentiel des champs électromagnétiques sur la santé.surfer sans fil sur internet confortablement assis dans son canapé, son jardin, à la terrasse d’un café ou dans un aéroport: voilà la prouesse technologique que permettent les réseaux wifi. très pratiques et moins chers que leurs homologues câblés, ces réseaux qui exploitent les ondes hertziennes pour transmettre de l’information numérisée sont en plein essor à l’échelle planétaire. la ville de singapour est déjà entièrement «wifisée» et plusieurs autres (amsterdam, paris, san francisco, chicago...) ont l’intention de le devenir pour combler la «fracture numérique».en belgique, on n’en est pas encore là . le plus grand réseau sans fil gratuit – 78 antennes sur le campus de la plaine (ulb et vub) à bruxelles – ne fait encore que 0,5 km². mais le wifi est déjà très présent chez les particuliers. au sud du pays, plus d’une connexion internet sur trois est de ce type et 18% de tous les ménages possèdent une antenne wifi sous leur toit, d’après l’agence wallonne des télécommunications (awt). comme une antenne émet jusqu’à 30 mètres environ dans toutes les directions, il est plausible que plus de la moitié de la population belge se trouve aujourd’hui sous l’influence régulière des ondes wifi.l’angleterre en émoijusqu’ici, c’était essentiellement la nocivité potentielle des gsm et des antennes relais de téléphonie mobile qui posait question. le débat s’élargit désormais aux réseaux wifi. en angleterre, un syndicat d’enseignants a ainsi réclamé fin avril au ministre de l’enseignement britannique «une étude scientifique complète sur les effets sanitaires des réseaux wifi dans les écoles, tant sur les élèves que les professeurs». des associations de parents ont embrayé, réclamant le démantèlement des réseaux wifi scolaires.fin mai, la bbc enfonçait le clou en révélant, dans une enquête qui a fait couler beaucoup d’encre, que l’intensité des champs électromagnétiques (cem) présents dans une classe «wifisée» était en moyenne trois fois plus grande que celle des cem émis par une antenne relais de téléphonie mobile à 100 mètres, et en diffusant le témoignage du directeur de l’agence de protection sanitaire du royaume uni incitant à la prudence. il est vrai qu’outre-manche, le wifi se retrouve dans plus d’une école primaire sur deux et dans quelque 70% des établissements secondaires...en belgique, par contre, aucun chiffre officiel n’existe sur la proportion d’écoles «wifisées», mais il est probablement très faible. en effet, les connexions internet fournies par les pouvoirs publics aux établissements scolaires sont câblées par défaut. l’installation éventuelle du wifi se fait exclusivement à l’initiative des directeurs d’école, nous explique-t-on à l’awt et au centre d’informatique pour la région bruxelloise (cirb).les enfants physiquement plus vulnérablessur le plan scientifique, le flou règne. il n’existe aucune étude épidémiologique sur d’éventuels effets néfastes du wifi. et quand bien même, on manque de recul. «il faut savoir qu’il existe un certain nombre d’effets potentiels à long terme qu’il ne sera pas possible de détecter avant 2015 au plus tôt», commente andré vander vorst, professeur émérite à la faculté des sciences appliquées de l’université catholique de louvain et membre du conseil fédéral de santé et d’hygiène (csh). face au boom actuel des technologies sans fil (lire encadré ci-dessous), ce spécialiste des cem estime qu’avec le wifi comme avec le banal téléphone sans fil dect, hyper répandu mais beaucoup moins médiatisé, «on manque grandement de prudence car on ne fait jamais qu’augmenter le niveau global des émissions dans la même bande de fréquences – les micro-ondes – dont les effets biologiques, au premier ordre, sont similaires quelle que soit la fréquence.»si la «fronde anti-wifi» a embrasé les écoles anglaises, c’est aussi parce que des enfants sont concernés au premier chef. ils passent environ sept heures par jour en classe et seront plus exposés à des cem au cours de leur vie que n’importe quelle autre génération qui les a précédés. «il existe de bonnes raisons de penser que les cellules jeunes sont plus sensibles aux cem que les cellules adultes, explique andré vander vorst. on sait par ailleurs qu’une épaisseur d’environ 5 cm de corps humain est nécessaire pour “blinder” nos organes internes contre les cem diffusés par un gsm émettant à 900 mhz. si l’on considère un torse d’adulte de 40 cm de diamètre, les 30 cm à l’intérieur du torse seront donc protégés. dans le cas d’un torse d’enfant de 20 cm de section, seuls 10 cm seront isolés. leurs organes internes sont donc plus exposés que les nôtres.»inquiétudes de salzbourg à san franciscole royaume uni n’a pas le monopole de la méfiance à l’égard du wifi. en autriche, le département de santé publique du land de salzbourg recommande officiellement, depuis décembre 2005, «de ne pas installer de réseau wifi et dect dans les écoles et les crèches», au nom du principe de précaution. car selon le dr gerd oberfeld, à la tête de ce département, les premiers résultats d’études empiriques réalisées sur des personnes sensibles montrent que «les symptômes observés jusqu’ici sont les mêmes que ceux observés dans les études réalisées sur les antennes relais de téléphonie mobile: maux de tête, difficultés de concentration, nervosité, problèmes de mémoire, etc.»au canada, le recteur de l’université de lakehead (ontario) a mis un frein à l’essor du wifi sur le campus en février 2006, histoire de protéger les 15.000 étudiants sous sa tutelle d’éventuels risques à long terme. en allemagne, soucieuse de ne pas réaliser une «expérimentation humaine à grande échelle», la responsable des services chargés de l’enseignement à francfort a interdit, en juin 2006, le wifi dans toutes les écoles «tant que l’innocuité des communications sans fil n’aura pas été démontrée». cet été, c’est carrément le gouvernement allemand qui a recommandé «de préférer autant que possible l’utilisation de solutions câblées traditionnelles plutôt que de connexions sans fil». a san francisco, des groupes de riverains s’opposent actuellement au projet du maire et de google qui souhaitent «wifiser» la ville au moyen de 2.200 nouvelles antennes. et en france, le criirem (centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques) s’est inquiété, juste avant l’été, du boom commercial des nouveaux téléphones portables «hybrides», capables de conjuguer les signaux gsm et wifi et donc de passer d’un réseau à l’autre sans rupture de conversation.craintes fondées ou largement exagérées? quoi qu’il en soit, il semble que, si les inquiétudes concernant les ondes gsm devaient un jour être confirmées, les autres technologies comme le wifi, le wimax, l’umts et le dect devront être balisées avec la même sévérité. il va cependant falloir s’y résoudre: seul le temps qui passe nous donnera la réponse... d.l.ces ondes qui font débatgsm. téléphonie mobile de 2e génération (2g). fréquence: 900 et 1800 mhz (dualband).dect. téléphonie sans-fil numérique pour les entreprises et les particuliers. portée: environ 30 m à l’intérieur, jusqu’à 300 m en champ libre. fréquence: 1900 mhz.umts. téléphonie mobile de 3e génération (3g) à haut débit. permet de transmettre de la vidéo. fréquence: 2100 mhz.wifi. accès sans fil à internet, à la maison ou dans des «hotspots» (points d’accès publics dans les gares, aéroports, hôtels…). portée: quelques dizaines de mètres. fréquence: 2400 mhz.wimax. «grand frère» du wifi, le wimax permet des connexions internet à très haut débit par voie hertzienne. portée: plusieurs km. fréquence: 3500 mhz.les fréquences utilisées par ces différentes technologies appartiennent toutes à la famille des micro-ondes (qui s’étend grosso modo de 900 à 300 000 mhz). pour andré vander vorst, «il n’existe a priori aucune raison scientifique de penser que ces différentes fréquences peuvent avoir des effets distincts sur le vivant. une variation de fréquence d’un facteur 2 ou 3 ne change pas grand chose. par exemple, les fours à micro-ondes industriels qui cuisent le pain fonctionnent à 430 mhz ou à 960 mhz, alors que la norme pour les micro-ondes domestiques est fixée à 2450 mhz». ce qui compte avant tout, ce n’est pas la fréquence mais l’intensité cumulée de ces champs électromagnétiques sur le long terme. or la norme fédérale en vigueur, jugée trop laxiste par le csh (qui en préconise une 50 fois plus sévère...), repose sur l’exposition aiguë, pendant 30 minutes, d’un adulte en bonne santé. cette norme ne protège que contre l’échauffement des tissus. tout autre effet biologique est donc de facto ignoré... d.l.cet article est disponible dans le numéro de septembre du mensuel belge equilibre. s’il vous a plu, merci de bien vouloir envisager d’acheter le magazine en version papier, voire de vous y abonner.
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mardi 7 août 2007
«tu seras une sorte de duhamel populiste»
lu dans la dernière édition du plan b, bimestriel français de critique (féroce) des médias, ce courriel de laurent joffrin envoyé il y a quelques mois à pierre marcelle. le premier est directeur de publication et pdg de libération depuis novembre 2006, le second y est journaliste et chroniqueur depuis 1988. sa chronique, quotidienne jusque fin 2006, est devenue hebdomadaire début 2007.obtenu de «source syndicale», ce document sociologique en dit long sur les relations de pouvoir au sein de la rédaction depuis l’arrivée de joffrin, sur le saupoudrage cynique des différentes tendances de la gauche plébiscitées par le quotidien et, plus généralement, sur la marge de manÅ“uvre des journalistes sous l’ère rothschild:date: 19 janvier 2007subject: ce que nous évoquions samedimon cher pierre,comme je te l’ai dit, ta décision de rester au journal m’a surpris. il n’est pas en mon pouvoir de l’empêcher, d’autant qu’un calcul réaliste m’incite à ménager cette partie du public. mais ce maintien en poste – cette «reddition», comme tu dis – doit être assortie des conditions que nous avons définies.1) le contenu de ta chronique est soumis par nature à la relecture du chef de service quelle qu’elle soit... elle a droit de correction plein et entier, qu’il s’agisse ou non de censure. j’arbitrerai en cas de besoin.2) elle ne peut occuper une place supérieure en visibilité et en aura que celle de schneidermann ou de duhamel. tu seras une sorte de duhamel populiste... il en faut. mais pas plus, comme nous en sommes convenus. en tout état de cause, c’est la responsable des pages «rebonds» qui doit trancher sous mon autorité. un cours nouveau s’instaure à libération: le temps de l’autogestion est terminé.bien sûr, si ces conditions te paraissent insupportables ou draconiennes, le guichet est ouvert. tel est mon avis, qui correspond à celui de la hiérarchie et de la partie raisonnable du journal...amicalement,laurentle «guichet» évoqué par joffrin est le guichet de départ pour quitter le journal, dont marcelle n’a pas souhaité profiter fin 2006...le 19 juin 2007, sa chronique «smoking» était amputée de quelque 1650 signes. ce passage rouspétait gentiment, mais légitimement, contre ce petit avis publié quelques jours plus tôt par libération dans sa rubrique «carnet», sans consultation préalable de la rédaction:l’équipe de libération s’associe à la tristesse d’edouard de rothschild et de sa famille à l’occasion du décès du baron guy de rothschild.guy de rothschild avait 98 ans. il était le père d’edouard de rothschild, l’actionnaire dit «de référence» de libération, qui détient près de 39% du capital.
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samedi 23 juin 2007
les oubliés du nucléaire
dans les centrales atomiques, la maintenance est déléguée à des sous-traitants qui prennent d’importantes doses de radioactivité. «gueules noires» anonymes des temps modernes, ils sont les oubliés du nucléaire...ils sont robinetiers, soudeurs, électriciens, chaudronniers, décontaminateurs ou commis. ils seraient 20.000 en france et près d’un millier en belgique. on les appelle lors des «arrêts de tranche», quand il faut remplacer le combustible usé dans un réacteur nucléaire. ils effectuent alors des opérations de contrôle et de maintenance sur des parties de l’installation inaccessibles en temps normal. dans leur combinaison «muru» – pour mururoa, cette île du pacifique où la france effectuait ses essais nucléaires militaires –, ils bossent «en zone». là où «Ã§a crache», où «Ã§a pète». ils prennent des doses importantes de radioactivité pour assurer la sécurité des centrales. et donc notre sécurité. ce sont les «gueules noires» anonymes des temps modernes, qui font le sale boulot pour que nous puissions nous éclairer, cuisiner, vivre confortablement.mi-mars, à l’occasion d’un arrêt de tranche à tihange, ils étaient environ 1.200 à débarquer de france, d’allemagne, du portugal… venus prêter main forte aux 700 statutaires et 500 sous-traitants permanents de la centrale, ils sont restés un mois, logeant dans les hôtels, motels et campings de la région. avant de repartir vers un autre arrêt de tranche, en france, en allemagne, en suisse ou ailleurs. «les salariés des centrales, quand il y a un arrêt de tranche, ils vivent un stress, mais c’est une fois par an, explique un de ces saisonniers français de l’atome. nous on sort du stress d’un arrêt de tranche, on fait 600 km et on retombe dans l’arrêt de tranche suivant. on en fait 10 par an (1).»doses 8 à 15 fois plus fortesen france, c’est en 1988 qu’edf a choisi de sous-traiter massivement la maintenance de ses centrales. le volume de travail sous-traité est ainsi passé de 20% à 80% en 5 ans. «en belgique, le tournant a été pris vers 1995, quand suez est devenu actionnaire d’electrabel, note jean-marc pirotton, délégué fgtb gazelco à la centrale nucléaire de tihange. la tendance est bien sûr de sous-traiter les tâches les plus pénalisantes en doses. a terme, les statutaires d’electrabel n’auront plus en matière de maintenance qu’un rôle de gestionnaires de sous-traitants.»en france, les travailleurs sous-traitants reçoivent 80% de la dose collective annuelle enregistrée sur les sites nucléaires. les doses moyennes qu’ils encaissent sont 8 à 15 fois plus élevées que celles des agents edf qui travaillent en zone. les chiffres seraient du même ordre en belgique. ainsi electrabel et edf transfèrent-ils massivement le risque d’irradiation vers les travailleurs de la sous-traitance... qui se fait souvent en cascade. «en bout de chaîne, il est fréquent de trouver des intérimaires qui n’ont pas toujours les compétences requises», déplore jean-marc pirotton.pour la plupart des sous-traitants, la visite médicale (deux fois par an en belgique) se réduit à un «rite d’aptitude» pour pouvoir travailler en zone, sans rapport avec une action continue de surveillance et de protection de la santé à laquelle les salariés sont soumis. bref, dans les centrales, le travail sous-traité disparaît des «ressources humaines» pour être reporté dans les «achats», régulés essentiellement par la concurrence. ainsi, ceux qui génèrent les risques – les exploitants de centrale – ne doivent plus en assumer les conséquences en cas d’accident de travail ou de maladie professionnelle...si les contraintes de sécurité imposées par la direction sont les mêmes pour tous, le message délivré aux sous-traitants varie en revanche selon l’employeur. «sur les quelque 1.200 saisonniers qui débarquent pour un arrêt de tranche, environ deux tiers proviennent d’entreprises structurées, avec délégation syndicale», estime à la louche jean-marc pirotton. «les autres, on ne les connaît pas, enchaîne constant koumbounis, délégué fgtb chez fabricom-gti, une filiale de suez qui est un des principaux sous-traitants d’electrabel à tihange. ceux qui bossent pour des petits patrons, les “marchands d’hommes”, ils ne parlent pas. ils se changent dans la camionnette et cassent la croûte sur leur coffre à outils. pour eux, le message de sécurité n’est pas du tout le même...»dosimètre au vestiaireles travailleurs qui opèrent en zone ont droit à un quota annuel d’irradiation. s’ils le dépassent, ils sont interdits de centrale. les salariés sont mis au chômage technique, avec perte de revenus. les intérimaires, eux, perdent leur job. ainsi, lorsqu’ils frôlent leur quota, certains travailleurs laissent volontairement leur dosimètre au vestiaire... pour d’autres, c’est un ordre. «une fois, je travaillais la nuit; il n’y avait pas d’agents de radioprotection, témoigne antonio, un intérimaire français habitué depuis quatre ans aux petits contrats (2). mon chef m’a demandé de déposer mon dosimètre et d’aller reprendre le double de la dose. j’ai refusé et j’ai été viré.»une exception? pas vraiment. dans le rapport 2005 remis au directeur d’edf par l’inspecteur général pour la sûreté nucléaire et la radioprotection, le «défaut de port de dosimètres» était repris dans les «situations répétitives et à risque». et en belgique? «c’est déjà arrivé à doel, à tihange, et à mon avis ça arrive dans toutes les centrales nucléaires du monde, lance jean-marc pirotton. c’est bien sûr décrié par la direction, mais il n’y a pas toujours un ingénieur d’electrabel derrière les sous-traitants...»a court terme, ces «petits arrangements avec la radioactivité» conviennent à tous: l’ouvrier peut continuer à travailler, le sous-traitant est bien vu par l’exploitant de la centrale car il passe pour bien gérer les doses de ses travailleurs, et l’exploitant lui-même peut afficher une dose collective annuelle en baisse. ce qui est excellent pour son image.d.l.(1) propos recueillis en mars 2007 par le réalisateur belge alain de halleux, qui prépare un documentaire de 52 minutes sur le sujet.(2) travailler peut nuire gravement à votre santé, annie thébaud-mony, la découverte, 2007, p.105.cet article fait partie d’un dossier de 8 pages sur le nucléaire disponible dans le numéro de mai-juin du magazine belge imagine. s’il vous a plu, merci de bien vouloir envisager d’acheter le magazine en version papier ou électronique (pdf), voire de vous y abonner.
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«l’industrie nucléaire organise le non-suivi médical des travailleurs les plus exposés»
annie thébaud-mony, sociologue, est directrice de recherches à l’institut français de la santé et de la recherche médicale (inserm). pionnière de l’étude des conditions de travail dans les centrales, elle a publié l’industrie nucléaire – sous-traitance et servitude (edk/inserm, 2001) qui fait référence en la matière (traductions en anglais et japonais en cours). dans son nouvel opus, travailler peut nuire gravement à votre santé (la découverte, 2007), deux chapitres reviennent sur le sujet. interview.en sous-traitant les risques d’irradiation, l’industrie nucléaire «jouerait la montre» pour sauver sa peau, selon vous?l’industrie nucléaire est jeune. elle manque de recul sur les effets sanitaires du travail sous rayonnements. en sous-traitant la maintenance, elle organise de facto le non-suivi des travailleurs extérieurs. ceux-ci ont des parcours professionnels fort sinueux. beaucoup vont de centrale en centrale, sont intérimaires, changent d’employeur après quelques années. perdre la trace de ces travailleurs, qui sont les plus exposés, c’est barrer la route à une enquête de cohorte, c’est-à -dire un suivi médical sur plusieurs décennies d’une population particulière. or ces enquêtes sont cruciales. ce sont elles qui ont permis de démontrer la nocivité de l’amiante, par exemple. ainsi, plus longtemps sera maintenue l’incertitude sur les effets cancérigènes des faibles doses de radiations, plus l’engagement mondial dans l’industrie nucléaire deviendra irréversible.une vaste étude épidémiologique (1) réalisée dans 15 pays sous la houlette du centre international de recherche sur le cancer (une agence de l’oms), a tout de même montré en 2005 un risque accru de mortalité par cancers de tous types chez les travailleurs du nucléaire...oui, mais les sous-traitants n’ont pas été inclus dans l’étude. or, en france, ils reçoivent 80% de la dose collective annuelle prise par tous les travailleurs du parc nucléaire. les travailleurs étudiés n’ont donc reçu que 20% des doses. dans le protocole initial de l’étude, en 1990, les sous-traitants étaient pourtant identifiés comme groupe nécessaire à la validité de l’enquête. deux ans plus tard, quand l’étude a démarré, travailler «sous contrat» était devenu un critère d’exclusion. précisons par ailleurs que l’industrie nucléaire a largement financé cette enquête.d’autres groupes à risque ont-ils été exclus?oui. sur les quelque 600.000 travailleurs initialement admis à l’enquête, plus de 210.000 ont été exclus. parmi eux, environ 110.000 personnes ayant travaillé moins d’un an, 40.000 ayant subi des irradiations internes, 40.000 n’ayant pas porté de dosimètre et 20.000 ayant été exposés aux neutrons. ces exclusions constituent un biais majeur. tous ces travailleurs ont en effet été exposés. exclus de la population étudiée, ils ont été inclus de fait dans la population générale de référence. celle-ci englobe en outre les riverains d’installations nucléaires et les populations irradiées ou contaminées par le nuage de tchernobyl. cela gonfle artificiellement le nombre de cancers dans la population générale et réduit l’écart de risque entre les travailleurs étudiés et la population générale.comment les syndicats ont-ils accueilli cette étude?en france, la cgt (confédération générale du travail, premier syndicat français, ndlr) a demandé la diminution par un facteur trois ou quatre de la norme individuelle d’exposition annuelle en vigueur en europe, qui est aujourd’hui de 20 millisieverts (msv). ils rejoignent ainsi les experts indépendants du comité européen sur le risque de l’irradiation, qui préconisent depuis 2003 une limite annuelle de 5 msv pour tous les travailleurs du nucléaire.propos recueillis par d.l.(1) «risk of cancer after low doses of ionising radiation: retrospective cohort study in 15 countries», cardis et al., british medical journal, 2005. c’est la seule étude épidémiologique d’envergure sur le sujet.cet article fait partie d’un dossier de 8 pages sur le nucléaire disponible dans le numéro de mai-juin du magazine belge imagine. s’il vous a plu, merci de bien vouloir envisager d’acheter le magazine en version papier ou électronique (pdf), voire de vous y abonner.
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mercredi 20 juin 2007
votre marque de voiture se soucie-t-elle vraiment du climat?
au-delà des publicités tapageuses des constructeurs surfant abondamment sur la «vague verte», votre marque de voiture se soucie-t-elle vraiment du climat? la fédération européenne pour le transport et l’environnement (t&e), un lobby environnemental qui fédère à bruxelles 49 ong de 21 pays, a récemment publié le top 20 des constructeurs les plus «engagés» sur ce plan (cliquer sur le tableau ci-dessous).pour mémoire, l’industrie automobile a signé, en 1998, un «accord volontaire» avec la commission européenne pour atteindre l’objectif de 140 g de co2 par kilomètre, en moyenne, pour tous les nouveaux modèles mis sur le marché en 2008. un objectif intermédiaire avant celui de 120 g/km en 2012, lequel a été récemment miné par le lobby automobile qui a réussi à le faire «descendre» à 130 g/km. on sait aujourd’hui que l’objectif intermédiaire de 140 g/km ne sera pas atteint: les constructeurs n’ont pas, globalement, réalisé les innovations technologiques qu’ils avaient promis de développer pour réduire la consommation de leurs véhicules.détail piquant, t&e s’est procuré une note interne de la commission qui montre que celle-ci s’est engagée, vis-à -vis du lobby automobile, à ne jamais publier les différents résultats intermédiaires marque par marque. histoire de ne pas pointer du doigt les plus mauvais élèves… et de ne pas nuire à leur sacro-sainte compétitivité. il ne faudrait tout de même pas que l’écologie nuise à l’économie...t&e a au contraire estimé qu’un tel classement serait très utile pour que le consommateur puisse favoriser les marques ayant respecté leurs engagements. l’association s’est donc procuré – à ses frais – les données de l’année 2005 afin d’en déduire les progrès accomplis par chacune des 20 marques ci-dessus (qui pesaient 90% des ventes dans l’union des 15 en 2005).résultats? pas brillants: seuls fiat, citroën et renault ont atteint ou sont en mesure d’atteindre l’objectif de 140 g de co2 par km en 2008. dernier de classe: nissan. quant à volvo, bwm et mercedes, ils se hissent, dans l’ordre, sur le peu glorieux podium des marques les plus polluantes.
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samedi 2 juin 2007
electrosmog électoral
l’article principal du mini-dossier que j’ai rédigé pour le mensuel equilibre de juin 2007 est désormais disponible intégralement en ligne. equilibre (groupe roularta) est un magazine papier lancé fin 2006 qui traite de questions de santé. sa rédactrice en chef n’est autre que karin rondia, qui fit les beaux jours de l’émission télé «pulsations» sur la rtbf dans les années 1990. chose rare, sinon unique dans le paysage médiatique belge, equilibre ne comporte pas une seule page de publicité.la lutte contre la pollution électromagnétique ne s’est que timidement invitée dans la campagne électorale. malgré plusieurs articles de presse et émissions télé («reporters» sur rtl-tvi, «questions à la une» sur la rtbf, etc.), sinon alarmistes, du moins incitant clairement à la prudence, cette problématique ne figure que dans l’arsenal électoral des partis ecolo et cdh.ainsi le parti vert propose-t-il de «limiter strictement le risque électromagnétique» (livre i, chapitre 2, p. 12). comment? en fixant une norme fédérale de 0,6 v/m (moyenne sur 24 heures). ecolo souhaite en outre «reconnaître officiellement l’électrosensibilité comme un problème de santé publique et prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les personnes qui en sont atteintes». dans la capitale, la députée bruxelloise dominique braeckman (19e effective à la chambre et initiatrice de l’ordonnance régionale dont il est question dans l’article d’equilibre) organise même un débat le 6 juin sur le thème «du gsm au baby-phone, notre droit à la santé est-il bafoué?».quant au cdh, son programme s’engage plus timidement à «Ã©tudier et entourer (sic) la problématique des ondes électromagnétiques» (5ème partie, pp. 145-146). les centristes proposent de «récolter des données scientifiques sûres sur les risques et les expositions» mais ne se risquent pas à proposer une norme plus stricte, même si cela est suggéré entre les lignes.pas un seul mot par contre sur cette problématique émergente dans le programme du mr ni dans celui du ps. simple reflet programmatique du clivage majorité-opposition en somme, puisque rudy demotte, ministre fédéral ps de la santé, bloggeur et 3e effectif à la chambre dans le hainaut, a toujours considéré que les normes fédérales en vigueur étaient suffisamment sévères.
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mercredi 30 mai 2007
un défraiement, ça va pas non!?
«nous n’avons pas besoin de défraiement pour être des assesseurs. pas besoin d’indemnités pour vivre en démocratie!» tel est en substance le cri du cÅ“ur d’un collectif de citoyens, indépendant du monde politique ou associatif, qui souhaite profiter des prochaines élections pour donner un coup de pouce à la démocratie.concrètement, si vous avez été désigné(e) comme assesseur pour le scrutin fédéral du 10 juin, le collectif «10-6» vous propose de reverser à amnesty international les indemnités que vous recevrez des pouvoirs publics (entre 15 et 105 euros) pour vous remercier d’avoir accompli votre devoir citoyen.si tous les assesseurs et présidents de bureaux de vote reversaient leur indemnité, plus de 1,75 million d’euros seraient récoltés (voir tableau ci-dessous).cette action caritative originale avait déjà été menée lors du scrutin communal d’octobre 2006. elle avait alors rapporté près de 1.750 euros, soit un millième de la somme potentielle. ce qui signifie qu’une centaine d’assesseurs avaient joué le jeu. le buzz aidant, et sachant que 100.000 assesseurs ont été désignés pour l’élection du 10 juin, cette deuxième édition pourrait rapporter bien plus encore.les assesseurs séduits par l’idée peuvent d’ores et déjà s’inscrire sur le site de l’action. bien sûr, n’importe qui, assesseur ou non, peut soutenir cette initiative dont la logique est résumée sur une page a4 couleur en pdf, page que le collectif «10-6» vous propose de diffuser sur votre lieu de travail. tout don de 30 euros ou plus donne droit à une attestation fiscale délivrée par amnesty.cliquer sur le tableau pour l'agrandir. il combine les infos suivantes:1/ nombre de bureaux et de membres par bureau.2/ valeur des jetons de présence selon la fonction.(source: collectif «10-6»)
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vendredi 25 mai 2007
soirée «portes ouvertes» au centre fermé de vottem
petit clin d’oeil électoral épinglé par l’ami pierre ozer, alors que l'émission reporters de rtl-tvi diffusera ce soir, à 19h50, les premières images filmées depuis huit ans au cÅ“ur de la «prison» de vottem (des guillemets sont-ils nécessaires?) qui «accueille», sur les hauteurs liégeoises, des demandeurs d’asile. c’est le journaliste daniel nokin (qui a commis, en novembre dernier, un reportage «strip-teasien» sur michel daerden) qui a réussi le tour de force d’obtenir une autorisation de tournage. rappelons que le centre fermé de vottem a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois: dénonciations d’atteintes aux droits de l'homme, utilisation abusive de neuroleptiques pour «calmer» certains résidents, etc. il y a deux jours encore, l’association médecins sans frontières rappelait le «coût humain» exorbitant de ces centres fermés, où l’enfermement fait des ravages sur la santé mentale des demandeurs d’asile. signalons, à toutes fins utiles, que l’ong britannique christian aid estime à un milliard le nombre de réfugiés climatiques sur la planète en 2050...
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lundi 14 mai 2007
ultra di rupo
c’est tout l’art subtil du caméléon politique: lorsqu’il harangue la galaxie «alter», le président du ps elio di rupo troque son légendaire nÅ“ud pap’ écarlate pour une tenue jean-baskets-gilet vintage. l’image est rare. les caméras de télévision n’ont pas l’habitude d’aller se balader dans les débats qui animent les forums sociaux altermondialistes. dans la vidéo ci-dessus – longue bande d’annonce du documentaire avanti popolo! signé yannick bovy (journaliste) et mathieu sonck (réalisateur) –, on assiste également à quelques fragments d’un échange franc et direct que l’on n’a plus guère l’occasion de voir aujourd’hui à la télévision. non pas que les protagonistes témoigneraient d’une verve exceptionnellement haute en couleurs – quoique. mais surtout parce que le débat porte sur les orientations mêmes de la gauche contemporaine, et sur son adhésion au «système capitaliste». un questionnement qui taraude les deux réalisateurs tout au long des 45 minutes de ce documentaire, qui tombe à point pour relancer le débat politique à gauche en ces temps de défaite électorale française et de campagne législative mollassonne en belgique.la scène se passe à paris, en novembre 2003, lors du forum social européen. «elio di rupo est-il schizophrène?», s’interroge le syndicaliste italien piero bernocchi, franchement remonté contre le fossé qui, à ses yeux, sépare trop souvent le discours et les actes politiques de la gauche européenne (sur la guerre en irak, la mondialisation, etc.). une gauche dont notre elio national porte ici tout le poids sur ses petites épaules... et dont il est pourtant généralement reconnu comme étant l’un des représentants sociaux-démocrates les plus... à gauche. mais bernocchi est très en verve: même la communiste marie-georges buffet passera sous les fourches caudines du bouillonnant transalpin.evitant l’écueil de la dénonciation simpliste du discours relativement light d’elio di rupo (qui se fait huer autant qu’applaudir à la fin de son speech), le film a l’intelligence de replacer ses propos en perspective historique et idéologique (les deux étant bien sûr liés). ainsi serge halimi, docteur en sciences politiques, spécialiste de l’histoire de la gauche européenne et journaliste au monde diplomatique, souligne-t-il que la défense du capitalisme est devenue pratiquement impossible aujourd’hui pour la gauche de gouvernement. et a fortiori devant une assemblée «altermondialiste». «d’où cette distance sémantique à l’égard d’un système qu’ils n’ont pourtant pas du tout l’intention de contester et dont ils indiquent très peu, voire pas du tout, comment ils rompraient avec son iniquité».au-delà d’une indignation de façade, poursuit halimi, «ce qui serait intéressant, ce serait une liste de propositions concrètes, précises, qui permettraient de rompre avec une logique dont ils ont été eux-mêmes les artisans. (...) on se demande par exemple pourquoi des forces de gauche n’ont jamais proposé de renationaliser des entreprises ou des services qui avaient été privatisés.»pour clore la séquence, le sociologue des médias alain accardo, auteur notamment du séminal journalistes précaires (qui vient tout juste d’être réédité), en remet une fameuse couche: «la gauche européenne est malade de la social-démocratie, tranche-t-il sans concession. ces partis socialistes qui, officiellement et depuis longtemps, se sont installés à l’intérieur du système capitaliste pour le cogérer, constituent à mon sens aujourd’hui un des principaux obstacles à l’émancipation des peuples européens et plus largement des peuples de la planète.» excessif? froidement lucide? d’un autre âge? ou d’une brûlante actualité? chacun appréciera selon sa culture et sa sensibilité politiques...update 16/05 :vu le buzz qui entoure cet extrait vidéo, les deux réalisateurs ont posté un message sur le blog d’elio di rupo ce mercredi pour clarifier leur position. en effet, expliquent-ils, le film «est parfois récupéré par des gens avec lesquels on n’est pas vraiment (ou vraiment pas) d’accord – des gens qui parlent d’hostilité à votre égard par exemple, ou qui prennent appui sur ce film qui veut simplement donner à penser pour décréter ce qu’il faut penser». les deux de zogma précisent en outre qu’avanti popolo!, «un tantinet provocateur, n’est pas une charge ad hominem ou anti-ps» et qu’il faut voir ce film «non pas comme un catalogue de certitudes trempées, mais comme une bouteille à la mer, une invitation au débat citoyen, populaire (...)».update 18/05 :tous ces remous ont inspiré à elio di rupo un billet sur son blog. il invite notamment les deux réalisateurs du documentaire avanti popolo! à «continuer ensemble le débat».est-ce une réponse déguisée aux analyses développées par les experts qui dissèquent son discours dans le film? toujours est-il que le président du ps souligne que «la clairvoyance des analyses et la justesse du discours ne suffisent pas à faire changer les choses. encore faut-il pouvoir traduire la théorie et la bonne volonté en action politique. avoir totalement raison, si l’on est seul à le savoir, ne sert à rien, si ce n’est à flatter son ego et à se donner bonne conscience.»qu’en pensez-vous?le dvd du documentaire (dans lequel on peut voir également vincent decroly, françois houtart, pascal lamy ou anne-marie lizin) est en vente au prix de 15 euros sur le site zogma.org.
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jeudi 10 mai 2007
candide au pays de l’atome
sous des airs de simplet de service, antoine citoyen interroge avec humour et pertinence nos sociétés hautement nucléarisées. attention: ses tribulations atomiques, diffusées sur internet, pourraient bien vous contaminer...alain de halleux, bientôt 50 ans, 4 enfants, est inquiet. la question de la sécurité nucléaire a fait irruption dans sa vie l’an passé. lors de la commémoration des 20 ans de tchernobyl, d’abord. puis en juillet dernier, quand le cÅ“ur d’un des réacteurs de la centrale de forsmark, en suède, est passé à 7 minutes de la fusion. dans une indifférence médiatique quasi générale. ebranlé par ces événements, ce licencié en chimie de l’ucl, vite devenu réalisateur, crée alors antoine citoyen, un personnage de fiction qu’il propulse au cÅ“ur de la réalité nucléaire belge. pour mieux la cerner. et informer. car une question obsède alain de halleux et son double fictionnel, efficacement joué par son excellent complice michel angely: sommes-nous prêts en cas d’accident nucléaire à tihange ou à doel? antoine entame alors un authentique périple de «journaliste citoyen» pour tenter de le savoir et poser, comme un enfant, bien d’autres (im)pertinentes questions sur l’atome. les pharmacies belges ont-elles assez d’iodure de potassium pour protéger du cancer de la thyroïde les populations survolées par un éventuel nuage radioactif? est-il possible d’assurer sa maison contre un accident nucléaire? les politiques connaissent-ils les conditions de travail déplorables des ouvriers chargés de la maintenance des centrales? et en cas d’accident nucléaire, qui ira «reboucher le trou»? etcaetera.«a tchernobyl, de 600.000 à 800.000 personnes ont été enrôlées de force par le pouvoir de l’ex-union soviétique pour faire le ménage autour du réacteur», rappelle alain de halleux. «mais dans une démocratie libérale comme la nôtre, qui accepterait de courir ce risque?», s’interroge antoine en écho. bref, où se cachent les pro-nucléaires qui ont le courage d’être liquidateurs volontaires? alain et antoine les traquent dans la rue, dans les parcs publics, à la mer... sans grand succès. au cours de ses pérégrinations, antoine croisera également des pompiers en colère, un sénateur médusé, un commissaire européen qui ne l’est pas moins, l’ex-patron de suez en goguette chez ecolo, des environnementalistes, un syndicaliste... loin de l’apaiser, leurs paroles aiguiseront ses craintes.résultat: une première «saison» de 20 épisodes de 3 à 8 minutes diffusés gratuitement et au compte-gouttes sur internet depuis janvier (sur antoinecitoyen.eu et google video). «je n’ai pas l’espoir que le travail d’antoine change quoi que ce soit, mais le fait de bosser avec lui m’autorise à regarder mes enfants droit dans les yeux le matin», explique alain de halleux, qui regrette l’absence d’un vrai débat de société sur le nucléaire. parallèlement à cette «thérapie fictionnelle» réalisée - pour l’instant - sur fonds propres, le réalisateur prépare un documentaire d’investigation sur les sous-traitants du nucléaire en france, belgique, angleterre, suède...cet article fait partie d’un dossier de 8 pages sur le nucléaire disponible dans le numéro de mai-juin du magazine belge imagine. s’il vous a plu, merci de bien vouloir envisager d’acheter le magazine en version papier ou électronique (pdf), voire de vous y abonner.
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