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buddha of suburbia : la renaissance de david bowie
album enregistré en 1993 et paru en france en septembre 2007
etrange destin que celui de cet album de david bowie, buddha of suburbia, vieux d’une quinzaine d’années et enfin édité officiellement en france lors de cet automne 2007. par quels mystères le disque d’un artiste aussi réputé a-t-il pu, si longtemps, rester hors de portée du grand public et être réservé aux aficionados habitués aux circuits d’import ? l’histoire de cet album, qui n’est pourtant pas une Å“uvre majeure de la discographie de l’artiste, mérite d’être contée car buddha of suburbia semble avoir acquis, avec le temps, une place à part dans la carrière de l’artiste, probablement bien plus importante qu’il n’y paraît au premier abord.
incontestablement, les années 70 furent pour bowie, une période bénie, celle où il a enchaîné les albums à une cadence impressionnante : d’hunky dory (1971) à sa fameuse trilogie berlinoise1 en passant par the rise and fall of ziggy stardust (1972), il a réussi une trajectoire presque parfaite2. les années 80 vont, pourtant, changer la donne. si let’s dance rencontre un succès planétaire, il faut bien reconnaître que c’est un album indigne tant il a cédé aux folies de l’époque3. ces années fric et ces années clips, david les traversera très mal : chacun de ses album égale le précédent en terme de médiocrité.
quand, en 1993, bowie entre en studio pour enregistrer buddha of suburbia, bande sonore d’un feuilleton pour la bbc, il est, musicalement4, au plus bas. son dernier album solo en date never let me down (1987) a des allures de supplication et personne, pas même lui, ne sait vraiment à quoi s’en tenir avec tin machine, le groupe qu’il a créé. black tie, white noise, leur album, est un bide et, presque logiquement, buddha of suburbia reste dans les tiroirs de sa maison de disque, échaudée par ce revers et un persistant conflit avec l’artiste5.
peu convaincant au premier abord, l’album semble bâclé : il alterne les parties chantées (strangers when we meet & buddha of suburbia) et instrumentales (south horizons), propose à la fois des orchestrations très traditionnelles (bleed like a craze, dad) et des expérimentations électroniques plus surprenantes (sex and the church). convaincant avec le support des images télévisées mais inégal, il manque de liant, de cette unité qui a permis à bowie de réaliser de grands albums-concept, ziggy stardust en tête, qui racontent une histoire de la première à la dernière note. il ne sortira finalement que deux ans plus tard, confidentiellement, et uniquement sur le territoire américain, en prélude à la sortie d’outside.
sa nouvelle publication offre désormais une occasion en or de mieux comprendre l’intérêt du disque et de le replacer dans une perspective historique. en 1993, avec tin machine, bowie tourne la page du passé et clôt définitivement le pénible chapitre de ses années 80. mais, simultanément, avec buddha of suburbia, il se réinvente totalement : l’album n’est pas bâclé, il est juste brouillon et constitue l’esquisse de tout ce qu’il fera dans les années à venir.
outside, chef d’Å“uvre encore sous-estimé, reprend énormément d’idées émises sur ce disque et même une chanson : strangers when we meet, qui figure sur les deux opus et qui constitue l’une des préférées de bowie. la voix riche en effets électroniques de sex and the church est omniprésente sur earthling. quant à hours, reality et heathen, on trouve en eux l’inspiration de chansons comme bleed like a craze, dad et buddha of suburbia.
s’il demeure une Å“uvre secondaire dans la carrière de bowie, buddha of suburbia, injustement méconnu et initialement méprisé, n’en demeure pas moins un disque charnière dans la carrière de l’artiste. il contient, en effet, tous les éléments qui lui ont permis de trouver un nouveau souffle. a ce titre, il est digne d’intérêt et méritait, au moins, d’être disponible aisément pour tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à la carrière du thin white duke.
the buddha of suburbia, david bowie, sortie le 17 septembre 2007, publié par emi.
crédits photographiques : elmar j. lordemann & www.davidbowie.com.
technorati tags: david bowie, buddha of suburbia, 1993, bbc, strangers when we meet, bleed like a craze, dad, sex and the church, outside, earthling, heathen, musique, critique, opinion, culture
low (1977), heroes (1977) & lodger (1979). [↩]n’échouant, véritablement, qu’à réaliser un bon album live, ce qui constitue un étrange paradoxe compte-tenu de la qualité de ses prestations [↩]la meilleure illustration de celles-ci réside peut-être, d’ailleurs, dans le clip du putassier dancing de dancing in the streets en duo avec mick jagger. [↩]on ne peut pas dire artistiquement pour autant, puisqu’au cinéma, il a réussi pendant cette période à tourner avec oshima, scorcese et lynch, excusez du peu … [↩]l’histoire est compliquée mais elle se résume, essentiellement, à des problèmes de droit d’auteur, david bowie ayant énormément investi pour en avoir l’intégrale propriété, ce qui ne tombe sous le sens dans le monde anglo-saxon. [↩]
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cet article a été publié
le jeudi 4th octobre 2007 à 7:00 et est classé dans musique.
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4 réponses pour “buddha of suburbia : la renaissance de david bowie”
systool dit:
octobre 4th, 2007 at 11:46
excellente chronique! je ne connaissais pas cet album mais effectivement, d’après ce que tu dis, il peut désormais avoir un intérêt dans la mesure où il ouvrait la voie aux oeuvres plus récentes de bowie…
systool
jerôme dit:
octobre 4th, 2007 at 20:48
cet album est sorti officiellement en france fin 93, je l’ai acheté à la fnac avec -20% nouveauté.
jerôme dit:
octobre 4th, 2007 at 20:53
autre chose black tie white noise était l’album solo que bowie a sorti la même année en 93 et non pas un album de tin machine. qui se sont séparés en 92.
labosonic dit:
octobre 5th, 2007 at 7:14
@ jérôme : effectivement, il y a eu un petit accident (à force de revoir des tournures de phrases, une confusion est née et il faut rendre à bowie ce qui appartient à bowie (black tie white noise) et à tin machine, son album. cela n’altère en rien cependant la place que je donne à btwn dans la discographie de bowie : un album où il enterre son passé tandis que je dirais que buddha of suburbia prépare l’avenir.
sur la sortie française de l’album en 1993, je n’en ai trouvé aucune trace dans mes sources de référence mais je te crois volontiers. si virgin a décidé un lancement us en 1995, il a effectivement existé des versions officielles (à faible pressage) de l’album sorties dès 1993 (par bmg). celles-ci n’ont jamais été présentées et promues comme le nouvel album de “david bowie” mais comme la bo de la mini-série télévisée de la bbc. elles étaient donc réservée aux afficionados des scores et de bowie et pas vraiment sur le créneau grand public que bowie a su réoccuper depuis.
@ systool : c’est quand même surtout un album à conseiller à ceux qui adorent outside et il est loin d’atteindre son niveau.
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