le blog de david foenkinos livres hebdo

le blog de david foenkinos livres hebdo lundi 22 octobre 2007 publicité   vous êtes ici : accueil > blogs créer votre compte mot de passe oublié ? publicit semaine du 4 au 11 octobre 2007 télécharger l'édito et le sommaire découvrir le magazine voir s'inscrire i'll stand by youau fond, je crois que je suis une midinette du blog. il suffit qu’on me demande d’en faire un, je rougis, et je me décide. le dernier message de daria m’y pousse, tout comme le sacré mabanckou m’y avait contraint. pourtant, j’aurais tellement de choses à raconter. le prix du jeune ecrivain par exemple, dont je fais partie du jury. tiens mabanckou aussi, mais il n’a pas pu venir. on sait que c’est une force de la nature, mais tout de même, passer de santa monica à muret, banlieue de toulouse, seul le généreux et éternellement souriant organisateur marc sebbah aurait pu croire en ce miracle. je ne sais plus qui s’est dévoué pour jouer le rôle de mabanckou ce soir-là : pascale kramer ou philippe ségur ? dans mon souvenir instable, et quelque peu effacé, je ne crois pas non plus qu’il s’agissait de dominique mainard. ce soir-là nous avons signé, côte à côte, elle : « je voudrais tant que tu te souviennes », et moi « qui se souvient de david foenkinos ? ». peut-on alors se souvenir de deux souvenirs ? et qui peut comprendre la saveur d’un petit-four dans une coupe de champagne ? il y avait une chanson des pretenders qui flottait dans ces jours suspendus au miracle, vous l’entendez peut-être encore. tous ces jeunes m’ont propulsé dans un autre monde. on m’a donné du monsieur, et du s’il vous plait, et le temps où j’avais moi-même tenté et raté lamentablement ce concours me paraissait être un temps en noir et blanc. il faut vraiment rater ce qu’on va réussir un jour. on ne peut pas pleinement le réussir si on ne l’a pas un peu raté. je peux tourner ces formules dans tous les sens. je peux vous étourdir, faire un blog de rien, vous dire que je divorce aujourd’hui (mon côté sarkozy), et que cela me fait penser à antoine doinel dans l’amour en fuite, moi qui ai connu les baisers volés, et le domicile conjugal. c’est tout le problème de françois truffaut : il a filmé ma vie avant que je ne la vive. et dire qu’on me parle de jules et jim maintenant. on aura tout vu. je suis toujours en lice pour le femina. est-ce que vous y croyez vous ? franchement. mais c’est étrange de passer un tour, j’ai l’impression de ramper dans un truc de l’armée, si ça continue, je vais arriver au bout mais épuisé. pour ne pas dire hospitalisé. il faudra me donner aussi le goncourt pour me réanimer. 18/10/2007lire la suite1 commentaireque ma joie demeureme voilà dans le train du retour de gradignan, salon du livre de poche. avec mon nouvel ordinateur blanc, je peux vous écrire de partout. me reste maintenant juste à savoir ce que je vais dire. d’abord une bonne nouvelle : j’ai eu le prix giono. je sais que vous êtes en attente de bonnes nouvelles me concernant, que de me savoir épanoui vous titille simultanément le mollet gauche et l’oreille droite. je vous tiens au courant pour le femina, le flore, et le décembre. la remise du prix du jury giono est dans deux jours. il faut absolument que je relise « le hussard sur le toit » d’ici là, pour paraître en adéquation avec le prix. de nos jours, rien n’est plus important que d’être en adéquation (j’ai déjà bien sûr lu le journal des goncourt). samedi soir, nous avons bu en regardant le match. chose étonnante : c’était la deuxième fois que je regardais un match de rugby. et la fois précédente c’était une demie finale en 1999 contre l’équipe de nouvelle-zélande. alors, je ne vois pas l’exploit puisque c’est une routine pour moi. je commence à aimer le rugby : je n’ai aucune personnalité. il y aurait une coupe du monde de dépressifs antisémites, qui sait ce que j’aurais fait ? une compétition de guitaristes véliplanchistes, et j’aurais composé une ballade maritime. je me fonds dans la masse. j’ai toujours eu peur d’être repéré. on ne séduit que pour ne pas prendre un train (comprenne qui pourra cette phrase.) la politesse de ton espoir. dans le train, serge joncour est devant moi. ai-je déjà pris le train une seule fois sans lui ? comment pourrais-je alors savoir à quelle heure aller au wagon-bar ? le train, c’est son domaine. pour tout le reste, je prends en charge. c’est un homme qui composte. pour la huitième fois, il réécoute le match d’hier dans son oreillette. comme pour un livre, il souligne les meilleurs passages, et me démontre la poésie de l’equipe. c’est beau de recomposer à l’infini. quelque part, c’est la coupe de son monde.Ça fait une heure que j’écris ces lignes. je suis cuit. où est le temps du blog virevoltant ? c’est la fatigue. À cause des insomnies. qui a une solution pour me faire dormir, pour que je me déconnecte un instant ? il n’existe plus une seul mouton dans cette terre qui n’a pas sauté au-dessus de ma tête. pire que tout : ne pas dormir ça endort. on flotte. on veut tout quitter. j’ai tour à tour été joyeux et dépressif cette semaine. il n’y a que la vérité qui compte. 08/10/2007lire la suite9 commentairesles pouvoirs d’alain m.oui c ’est vrai, je suis bien désolé, mais je délaisse un peu notre blog en ce moment. les histoires vont de plus en plus vite. déjà moins d’un an ensemble, et je ne fais plus d’efforts. pourtant, j’y croyais beaucoup, au début, à notre histoire. je courais tous les lundis vers vous avec la frénésie de mes premières bouclettes. et puis ce week- end, je me suis fait taper sur les doigts par alain mabanckou dont il faut aller voir le blog (sa relation avec son blog me semble plus épanouissante, c’est un fidèle). il faut dire que c’est un blog horizontal. il l’entretient avec tant de régularité (il faut dire aussi qu’il dort peu (alors que moi j’ai besoin de 16 heures de sommeil par nuit). et finalement grâce à alain, je me réveille subitement. il y a toujours un moment dans notre vie où nous avons besoin d’un alain mabanckou. pourrait-il me remotiver pour mon prochain roman ? pourrait-il me permettre de passer encore un tour sur le prix femina ? pourrait-il m’aider à rédiger mes portraits pour l’émission de cinéma sur tps, ce nouveau travail qui me prend du temps ? pourrait-il me prescrire un peu de lexomil ? pourrait-il permettre à la nouvelle émission de paul amar d’avoir beaucoup de succès ? pourrait-il me trouver une femme de ménage qui soit aussi baby-sitter et secrétaire de rédaction ? pourrait-il aller faire un passeport pour mon fils ? et puis aller aussi à la réunion des parents d’élève samedi prochain ? pourrait-il aller chez le coiffeur à ma place ? et au sport aussi ? pourrait-il lire son dernier livre, car je n’ai toujours pas lu « lettre à jimmy »…. allez alain, juste un petit effort, pour aider un auteur qui se noie dans un verre (cassé) d’eau. 25/09/2007lire la suite7 commentairesxiiie, traquenards et sentimentsmes chers amis, je crois que je suis maso. déjà qu’une rentrée littéraire, c’est difficile, mais quelle mouche suisse m’a piqué pour que j’aille faire une signature à deauville ? en plein festival du film américain. comment ai-je pu penser un seul instant que les gens allaient s’intéresser à ma petite prose faussement dépressive alors que brad pitt était dans la ville ! oui, tenez-vous bien, je suis passé après michael douglas, matt damon, georges clooney et brad pitt. je me demande si je ne suis pas en train de devenir le ringo starr de la littérature. ce qui n’empêcha pas ce moment de douce humiliation (une habitude de la vie d’écrivain) d’être fort sympathique. enfin, c’est assez fou de voir deauville sous les flash et la frénésie champagne, alors qu’en mai dernier, pour le salon du livre, c’était ambiance soupe. je me suis surpris à un rêve : et si on inversait ? et si brad pitt faisait une signature avec peu de monde, et moi, j’arrivais dans la folie extatique des jeunes et vieilles filles ? « david ! ! » « david, s’il vous plaît ? ! »… « oh quel livre ! ! »… et les femmes s’évanouiraient sur mon passage merveilleux, en compagnie de ma angelina à moi, la star du télérama de cette semaine…cessons de rêver. je n’ai pas à me plaindre. mes livres sont publiés, j’ai des lecteurs qui achètent mes livres sans qu’on les force. et je suis invité à la télévision pour parler de mon travail. encore une fois, j’ai raté mon passage à « vol de nuit ». cela devient une habitude, le crash de ce vol. je ne sais pas pourquoi. poivre est toujours sympathique, il met à l’aise ses invités, mais il n’y a rien à faire : je m’embrouille, je suis confus, je ne sais plus que dire. l’animateur est persuadé que c’est une stratégie pour faire le malin et l’original. mais vous croyez que c’est facile que de passer pour un analphabète à la télé ? de toutes façons, tout ça c’est de la faute de patrick besson ! tiens je vais le charger ! après tout, je doute vraiment d’être sur la liste du renaudot. quand j’avais eu le prix roger-nimier, il m’avait dit : « tu crois vraiment que j’allais voter pour un écrivain qui habite dans le 13ème arrondissement ? ». comme je n’ai pas déménagé, je suis toujours en état de val de grace. donc, ce cher patrick besson, me dit : « je reviens du congo. je t’ai vu parler de ton livre sur i-télé. ils ont passé ton interview huit fois dans la journée. autant dire que je connais par cÅ“ur ton speech… ne me dis pas que tu vas répéter la même chose ici ? ». et voilà comment je me suis fait avoir. le méchant m’a déstabilisé. pendant que je parlais, je me disais : « besson va se dire que je répète tout le temps les mêmes trucs ! ». je suis vraiment con de me soucier de l’avis de besson. est-ce qu’il s’en soucie lui de la vie des autres ? a un moment, j’ai parlé d’une anecdote à la fnac, et j’ai senti son petit sourire : « ah, ça y est, il nous refait le coup de la fnac… ». trop fort ce besson pour saper mon nouveau look. a sa place, si je voulais me faire pardonner, je me mettrais sur la liste du prix renaudot. enfin, un grand bienvenue à la librairie gibert qui vient d’ouvrir… en bas de chez moi ! 06/09/2007lire la suite11 commentairesc'est l'histoire de totor... mes amis, me voilà de retour ! je me sens un peu rouillé du blog. il faut que je retrouve mes marques, il faut que je retrouve ce qui fit jadis le succès de mes saillies mythiques. tout d’abord, j’aimerais remercier ceux qui ont laissé des commentaires pendant l’été, merci mille fois. quand je recevrai mon nobel, je saurai me souvenir de votre petit post qui a sûrement contribué à l’édifice de ma renommée suédoise. oui, c’est la rentrée. et me voilà à nouveau dans le grand bain de cette frénésie. je ne peux m’empêcher de penser sans cesse à cette phrase de karine tuil, que je cite encore (essayez : on se sent bien quand on cite karine tuil) : « etre écrivain, c’est chercher son nom sur la liste ». c’est exactement ce que je fais. tiens, c’est pas mal, je suis dans la sélection de paris match, madame figaro, le parisien…. mais pourquoi ne suis-je pas dans le figaro ? oh quelle angoisse, quelle insomnie du figaro. ces listes, ces listes… bon, je m’en sors pas mal, c’est vrai. mais moins bien qu’olivier adam. franchement, qu’est-ce qu’il a de plus que moi ? c’est la barbe, c’est ça ? si c’est la barbe, vous me le dites. Ça ne pose pas de problème. je la fais pousser tout de suite. bon, c’est vrai que je n’ai pas une pilosité suractive, alors c’est possible que ça marche surtout pour la rentrée 2008. j’ai commencé à m’activer pour mon livre. j’étais au cap ferret pour faire une signature chez alice médiastore. je n’avais pas compris que la signature était précédée d’une petite ballade en mer. j’avais mis mes plus belles chaussures, et j’étais sûrement ridicule. mais c’est bien d’être ridicule quand on est écrivain. je trouve même que c’est la qualité qui devrait être indissociable de l’écriture. certains ne le savent même pas. le soir, j’ai fait un débat avec anne wiazemski (au passage, je donne une information : elle recherche un éleveur de loutres), et valentine goby. l’animateur a réussi l’exploit de rendre cohérent un débat avec trois livres aussi différents (ils sont forts ces belges). a un moment, nous avons parlé de proust (l’air de la mer m’aurait-il rendu intelligent ?), et j’ai dit que céline avait résumé ainsi a la recherche du temps perdu : « 3000 pages pour savoir que totor encule tatave ». a la fin du débat, une petite vieille a pris le micro pour me dire : « j’ai bien aimé tout ce que vous avez dit, mais je n’ai pas bien compris, à propos de la citation de céline… qui encule qui ?» après le cap ferret, j’ai rejoint la forêt des livres organisée par le gonzague saint bris. gonzague saint bris, je crois que malgré tout mon talent (incontestable), je n’arriverais pas à le décrire. je pourrais dire que là-bas, c’est lui le salon du livre. et j’adore y aller, car c’est quelqu’un que j’apprécie. j’ai reçu le prix de la rentrée. tout n’est pas perdu alors… mais il s’est passé une chose étrange. alors que mon livre, qui se souvient de david foenkinos ?, parle d’un futur où l’on m’aurait oublié, mon carton de livres s’est perdu quelque part ! ainsi, je n’avais pas mes livres sur place (tristesses de mes fans, et hésitations suicidaires…). je me suis dit que je n’aurais jamais du écrire cette fiction catastrophe du futur, que j’allais me porter la poisse ainsi, et que tout allait arriver comme c’est écrit… je voudrais aussi dire que pendant ces vacances, comme chaque année, j’ai participé aux mythiques nocturnes littéraires organisées par le non moins mythique pierre defendini (que je ferai un jour tourner au cinéma ). parfois, je me demande si je n’écris pas juste pour ça, pour ces moments, pour me retrouver avec serge joncour au petit déjeuner de l’holiday inn de toulon. et vers dix heures, on se fait une petite promenade au bord de l’autoroute, à la boutique esso. c’est la boutique esso la mieux fournie de france. on y trouve de tout, et même de la ratatouille martin. on achète aujourd’hui en france, et il n’y a rien besoin de plus. tout est là. 27/08/2007lire la suite12 commentaires2007, c'est l'année foenkinos!me voilà de retour ! même pas mort ! n’en déplaise à mes ennemis : les 799 autres écrivains de la rentrée littéraire. car oui, je publie fin août. et ça y est, je suis en tenue de combat. prêt à enchaîner les interviews comme un petit chevalier de mon Å“uvre. j’ai déjà de très bon retours (stratégie numéro un : faire de l’intox, pour déprimer la concurrence) : une stagiaire rousse au nouvel obs, qui bosse directement avec l’assistante de jérôme garcin, aime beaucoup mes livres, et a placé les épreuves de mon roman en 18ème position dans la pile des épreuves à lire en priorité. je vous le dis : ça s’annonce très très bien (stratégie numéro 2 : s’auto-persuader que tout va bien se passer). qui se souvient de david foenkinos ? est un livre en passe de devenir mémorable. chaque jour dans ma boite aux lettres, je reçois les livres de mes ennemis : je suis infiltré de l’intérieur. je passe mes journées à les critiquer (stratégie numéro 3 : se convaincre qu’on est le meilleur). heureusement, aucun livre n’a le bon nombre de pages. un très bon livre, de nos jours, c’est un livre qui fait 247 pages. de toutes façons, l’essentiel pour tous, c’est que personne n’écrase tout le monde. a l’heure qu’il est, je regarde à droite, je regarde à gauche, toujours pas littell en vue. faudrait pas qu’il nous refasse le coup tous les ans, celui-là. bienveillant, rien du tout ! il a vraiment occupé la rentrée littéraire de l’année dernière : on aurait dit une armée de pages réduisant à néant les autres. chaque année, c’est toujours pareil. il y a toujours un petit malin qui sort du lot : un houellebecq, une angot, un beigbeder. allez, militons ensemble : 2007, c’est l’année foenkinos (stratégie numéro 4 : il faut lancer son slogan). bon, ça ne rime pas trop. je ne sais pas, mais subitement, je suis atteint d’angoisse. la dépression contamine mes cheveux. ah… je n’y crois plus. je sens que mon livre va passer à la trappe (stratégie numéro 5 : faire croire aux autres qu’on est un peu sensible… comme ça, ils baissent la garde, et hop ! on les coince entre les deux étages du flore). je me demande si trop de stratégie ne tue pas la stratégie. quand on sort un livre, le mieux est d’écrire un autre livre. c’est uniquement pour éviter l’angoisse de la publication d’un livre que les auteurs deviennent graphomanes. car, franchement, qu’est-ce qui peut nous pousser à écrire des romans ? je suis en train de lire le prochain roman de patrick besson. immense admiration pour patrick besson (stratégie numéro 6 : flatter un membre éminent du prix renaudot). il chronique dans tous les journaux et gagne sûrement très bien sa vie. il a obtenu des grands prix littéraires, le renaudot et l’académie je crois, alors franchement qu’est-ce qui peut le pousser à écrire ? la nécessité ? non, c’est fini, la nécessité. on ne nécessite plus maintenant. on subit. alors quoi ? je vais y réfléchir à ce qui nous pousse dans le dos (les mains d’une femme ?). je vais réfléchir à beaucoup de choses, c’est promis ; et je reviendrais avec de beaux concepts sur la vie, et des conseils pour éviter la dépression qui nous guette. il est temps de prendre des vacances, et je vais surtout me reposer de moi... ps : il n’est pas exclu que, pendant l’été, subitement pris par une pulsion bloggeuse, ou subitement traversé par une pensée qu’il me serait hautement insoutenable de ne garder que pour moi, je ne m’en revienne pas vers vous avec joie, émotion, et petite larme dans les mots...ps 2 : c’est juste une façon de vous poussez à cliquer sur livreshebdo.fr de temps en temps… quel esprit d’entreprise, tout de même…27/06/2007lire la suite21 commentairesle dernier blog?ah ! mes petits chatons, j’ai bien honte de vous avoir délaissé lundi dernier. et autant vous le dire tout de suite : je ne pourrais pas rédiger de blog lundi prochain. alors je coupe la poire de la semaine en deux, et ce vendredi, j’écris deux lundis. etrange concept, j’admets. mais puisque tout le monde dit tout le temps « qu’il n’y a plus de saisons », je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas dire « qu’il n’y a plus de jours ». pourquoi ce vendredi ne serait-il pas un peu un lundi ? et ce n’est pas si fou que ça : certains jours, le vendredi a une tête de lundi. ca se voit vraiment que ce n’est pas un salarié qui vous parle. enfin si, je suis un salarié du vide. cette semaine, je fus bousculé par des impératifs (tentative de justification). et notamment les ultimes moments passés à corriger les épreuves de mon futur chef d’œuvre. jusqu’à la dernière seconde, j’ai relu mon roman, à m’en dégoûter presque. enfin non ! je ne me dégoûte pas de ce que j’écris, voyons. je me suis enivré tant que j’ai pu. j’ai beaucoup hésité à rajouter des virgules, ou des points virgule. virgule ou point-virgule, that is the question. et tout ça est bien ridicule : que peut bien compter une virgule dans un océan de 700 romans à la rentrée littéraire ? souvent, pendant ces moments de relecture, j’ai été frappé par la vacuité d’une telle entreprise. quand je vois le programme des maisons d’éditions, je me demande surtout qui ne publie pas. un jour, je suis certain qu’un écrivain sera l’événement de la rentrée littéraire juste parce qu’il ne publie pas. prix goncourt du meilleur roman non publié. je sais que, depuis le premier paragraphe de ce blog, le suspens est insoutenable : mais pourquoi donc ne vais-je pas pouvoir rédiger mon blog lundi prochain ? en fait, je pars en israël pour la première fois de ma vie. je suis vraiment heureux de ce voyage, surtout pour aller au mur des lamentations : vous ne pouvez pas imaginer mon bonheur, je vais enfin pouvoir me lamenter quelque part. souvent, je me lamente un peu partout ; je suis un sdf de la lamentation. alors là, quel bonheur de pouvoir un peu poser mes valises de drame (ceci est uniquement de l’humour). je suis invité en compagnie d’une délégation d’écrivains, à l’initiative de karine tuil. pendant une semaine, nous allons rencontrer des auteurs et intellectuels palestiniens et israéliens. accessoirement, nous allons aussi tenter de rester vivants. tout le monde me met en garde ! et moi qui n’avais pas du tout peur de ce voyage, me voilà commençant à réaliser le risque. mon ami serge joncour vient de m’envoyer un texto : « tu as prévu quelle couleur pour ton gilet pare-balles ? ». tu parles d’un ami. j’espère que tout va bien se passer. enfin, je dis ça surtout pour vous. que feriez-vous sans se blog ? 15/06/2007lire la suite4 commentairesconfidences (pas) trop intimesdepuis trois jours, je me sens dans une ambiance fabrice luchini. son spectacle dure davantage que deux heures. je l’avais déjà vu deux fois, et je me souviens d’une représentation où il était passé de céline à une digression monumentale (pendant au moins trois quarts d’heure) sur jean-claude bourret. sa femme (celle de luchini, pas celle de jean-claude bourret (tiens, je me dis que cela doit être quelque chose de vivre avec jean-claude, je tenterais bien l’expérience pendant une journée, on parlerait ovnis et utopies d’un retour de la cinq) m’a gentiment proposé de venir le voir. c’était l’avant-dernière de son spectacle carte blanche, consacré notamment à barthes et valéry. comme un leitmotiv comique, il ne cessait d’ailleurs de répéter qu’il n’en pouvait plus de faire ce spectacle, vivement que ça se termine, répétait-il, comme si on le dérangeait. ce qui en soi est une superbe idée : souffler sur son public, le juger, et même le critiquer. barthes, valéry donc, molière et flaubert aussi, mais surtout luchini : les autres, c’est toujours une façon de parler de soi (j’admets que ce n’est pas mon meilleur aphorisme (mais parfois il faut savoir écrire de mauvaises phrases pour mettre en valeur les bonnes (hum…))). il évoqua entre autres le tournage de perceval, la plus grande folie de rohmer, sûrement une idée qui a du le foudroyer par une nuit de pleine lune. dans cette évocation, un morceau de bravoure : parler le vieux français avec un accent pied-noir. derrière moi, dans la salle, je retrouvais isabelle carré. une actrice que j’admire définitivement, et que j’avais rencontrée quand j’avais écrit un portrait d’elle dans le jdd (que cette phrase est lourde (il faut savoir écrire des phrases lourdes…)). j’étais donc pris en sandwich d’admiration. le grand passage du spectacle fut l’évocation de sa rencontre avec roland barthes. il évoqua le mythe que fut cet homme. tous les zombies du palace enchaînaient avec une after suprême : son cours au collège de france. et luchini, devant un amphithéâtre ébahi, avait obtenu le numéro du gourou. et le voilà, balbutiant, reçu chez le grand maître. par cette métaphore, il nous expliqua son émotion : «c’est exactement comme si arlette laguiller rencontrait trostki». puis il obtint du génie, cette révélation foudroyante : « je suis basque ». tout le reste n’est que littérature. j’avais eu la chance de rencontrer déjà luchini, et notamment sur le tournage du prochain film de cédric klapich (ouhlala, comme je suis people), et je suis donc allé le voir après en loges. en fait, je n’osais pas trop, mais j’ai croisé alain ichou, son attaché de presse. nous avons acheté de nouvelles lunettes tous les deux, quasiment au même moment ; et l’on ne peut rien refuser à un collègue de la lunette. en loges, il y avait la réalisatrice anne fontaine et hugues aufray (deux antipodes du thermomètre). il y avait aussi une très belle fille : dans l’émotion du moment, j’oubliais qu’elle était venue avec moi. « ah foenkinos, que tu es beau ! » me dit-il en me touchant le nez. finalement, il me demanda ce que j’avais pensé du spectacle, quelle angoisse suprême. tout le monde me regardait, et j’ai bafouillé : « je ne peux pas trop parler, c’est exactement comme si arlette laguiller rencontrait trotski ». luchini revient fin octobre sur scène, il faut absolument le voir au moins une fois sur scène. de toutes façons, il n’y a rien à perdre. il ne cesse de répéter que son spectacle est gagnant-gagnant. personne n’est écarté du chemin. même les retardataires ont le droit à un résumé du début. nous sommes dans l’ère de la bienveillance, dit-il. et c’est tellement vrai, nous nous aimons tellement, n’est-ce pas ? 04/06/2007lire la suite10 commentaires99 roublesdans livres hebdo, les avis étaient partagés sur le nouveau livre de beigbeder. je peux comprendre les deux points de vue : je suis le françois bayrou de la critique. même si je penche nettement du côté de ceux qui aiment. je crois même que c’est mon roman préféré de beigbeder. peut-être parce qu’il me touche particulièrement. pour tout vous dire, ce que je fais tout le temps finalement, j’étais en russie en septembre pour une petite tournée moscovite ; et je suis passé juste après lui. il avait laissé là-bas une traînée de poudre (aucune allusion à la coke). vraiment, j’ai passé une semaine à donner mon avis : « nous aimons beaucoup vos livres, hum… hum…mais que pensez-vous de beigbeder ? ». c’est bien simple, de ce voyage j’ai appris une chose : avoir un avis sur beigbeder. et ce n’est pas rien, pour quelqu’un comme moi qui n’a aucun avis sur rien. a part l’essentiel : les cheveux féminins. bon, je sens déjà que je vais un peu trop digresser. pendant ce voyage, les rumeurs les plus folles sur le cyclone beigbeder me tombaient dessus. ce blog étant tout public (il est notamment très lu chez la ménagère de moins de six ans), je fais la version soft : il aurait sniffé du sel, il aurait bu de la vodka dans sa chaussure. a l’étranger, on peut tout faire. on peut se créer un personnage de toutes pièces. mais là, j’étais bien étriqué dans le rôle du suiveur. merci beaucoup beigbeder. j’étais un peu comme un vincent delerm qui ferait la seconde partie de marylin manson. j’avais l’air d’un fils de bonne famille, buvant du lait fraise à la paille, et pire que tout : même pas névrosé. dans «au secours, pardon », en tant qu’initié au mirage, j’ai reconnu certains lieux. j’ai repensé à tant de choses qui se promènent encore sur ma peau. quelle est l’histoire ? on retrouve le héros de 99 francs, oscar, qui est devenu chasseur de la plus belle tête du monde. son but : trouver le nouveau visage de l’idéal. mais il faut se dépêcher : la beauté dure trois ans. c’est un métier très complexe, car il faut faire attention aux « boudins masqués ». oscar est une sorte de héros de notre temps superficiel. la beauté ne se révèle plus instinctivement, elle est cachée dans l’artifice. thomas mann ne pourrait plus écrire « la mort à venise » aujourd’hui : tadeusz passerait son temps à faire des pompes, et à se mettre du mascara pour exalter son côté androgyne. non, c’est faux car oscar découvre léna. une apparition. cela aurait été un bon titre pour ce roman : « la mort à saint pétersbourg ». il y a cette phrase en exergue du film du visconti : « celui qui contemple la beauté est déjà prédestiné à la mort ». notre pauvre oscar s’apprête donc à mourir car il dit de léna : « en la voyant on se sentait provisoire, fugitif, vieux, inconsolable ». c’est sublime, et c’est beaucoup pour une seule femme, surtout quand elle n’a que 14 ans. il la qualifie de gérontophile. subitement, je pense : et si lolita n’était pas un livre de pédophile mais de gérontophile ? quelque part, et cela pourrait faire un pitch façon beigbeder : c’est l’histoire d’un chercheur qui se perd. ou encore : l’histoire d’un chercheur qui se cherche. en tout cas, oscar est en pleine quête de toutes les quêtes. ce qui est étonnant pour un passif primaire. ce roman est un aller-retour permanent entre le crime et le châtiment, version moderne : le péché et la culpabilité, la noyade (au secours) et la tentation de se sauver par le rachat (pardon mon prêtre)… mais que peut-on racheter quand on a que 99 roubles ? on s’accroche désespérement à la religion, mais que peut comprendre un homme qui n’a pas la même sexualité que nous ? ce roman est à l’image parfaite de ce que vit oscar : des digressions, des monologues, des absurdités, et des fulgurances. cabossé, inégal, et incroyablement brillant. la forme colle physiquement au fond. des aphorismes et des formules en tous sens. au hasard : « j’ai quitté ma femme parce qu’elle avait le même âge que moi », « à présent seuls quelques mètres séparent la pravda de prada », « c’est tellement compliqué d’être libre », « c’est incroyable le don que j’ai pour rendre laides les plus jolies femmes »… c’est un livre que j’ai souligné excessivement, et c’est ainsi que je mesure mon plaisir. beigbeder pourrait aussi dire que son roman est un guide pratique, car il donne la technique pour draguer des russes : il faut pleurer en déclamant du tourgueniev. c’est un roman de septembre qui sort en juin et qui est décomposé en quatre saisons. il faut bien se fier à quelque chose, au temps découpé. car il n’y a plus de repère, c’est un livre sur la folie, sur la nécessité aussi de la folie. au début du roman, il y a une phrase exceptionnelle : « j’aimerais vous raconter comment j’ai compris que la tristesse est nécessaire ». c’est peut-être cela le grand paradoxe : on cherche la tristesse dans le bonheur. aucun pays ne représente davantage ce grand écart, cette fièvre entre l’idiotie et le génie, et ces beautés excessives qui confinent parfois à la laideur. je sais une chose : aller en russie, c’est voir droit dans les yeux la possibilité de se perdre. c’est le roman d’un homme qui a trouvé la géographie de sa névrose, et ce n’est pas rien : c’est même majeur. ps : je sais que cette chronique est foutraque, pas claire, mal organisée, au secours pardon. 29/05/2007lire la suite5 commentairesblanche, amandine, géraldine…j’ai vu peu de fois blanche de richemont dans ma vie, et toujours, j’en conserve un souvenir merveilleux. la première fois, c’était à saint-etienne, au « terminus » (drôle de nom pour une première rencontre). grâce aux nocturnes mythiques de pierre defendini, nous nous sommes retrouvés sur les routes du sud. et puis le temps a passé. heureusement que nous écrivons des livres pour nous retrouver. après eloge du désert, elle vient de publier eloge du désir aux presses de la renaissance. ne serait-elle pas une monomaniaque de l’éloge… le prochain ? eloge de l’éloge. blanche part pendant des mois, dans des conditions extrêmes, dans le désert. vous imaginez : moi qui ne supporte pas de faire deux changements dans le métro, elle est un peu mon jacques villeret de la soupe aux choux. mon dieu, ce n’est pas la plus belle référence à faire à une femme. il faut vite que je retombe sur mes pattes d’homme qui sait parler aux femmes. après des mois dans le désert, quand blanche revient à paris, elle essaye de rattraper en un soir le temps qu’elle a passé à ne pas être féminine. alors, toute en rouge, maquillée, elle résume sa féminité dans un condensé hypnotique. serge joncour m’a écrit un mail pour m’en parler. ce n’est pas rien. habituellement, une robe rouge, cela vaut un texto avec serge. ce soir-là, elle était radieuse. et c’est alors qu’elle m’a dit qu’il fallait que je lise son chapitre intitulé « chasteté ». est-ce une façon inconsciente d’équilibrer le rouge ? mais pourquoi me propose t-elle de lire plus particulièrement ce chapitre ? ai-je l’air si épanoui sexuellement que ça ? non, ce n’est pas possible. je sors bientôt un livre, et j’ai déjà pris ma tête de frustré sexuel (règle numéro 1 pour vendre des livres). est-ce à cause de la présence à mes côtés d’angelina julie ? donc, je m’exécute, et je lis : « oser l’abstinence pour que l’acte d’amour ne soit pas mécanique ». mais, en fait, elle me prend pour un sex-symbol, ah ! le genre d’homme qui ne s’abstient que par choix. comment oublier que l’on devient écrivain uniquement parce que les femmes nous ont poussé à l’abstinence forcée ? a quelques baisers près, je ne serais pas devenu écrivain. si j’avais été épanoui sexuellement, je serai devenu comptable. ceci étant dit, c’est un sujet qui passionne tous les scorpions, puisqu’ils sont un mélange de lumière et d’ombre. « pour ce centrer, il faut se décentrer » : c’est toute ma vie. bravo blanche. c’est vraiment un livre fort, très personnel. j’aime cette phrase : « nous avons parfois rien à perdre à tout perdre ». blanche évoque des parcelles intimes qui justifient tellement le désir du désir. « dans cette traversée du désert, une seule certitude : vivre plus fort. rendre à la vie ce coup de poing qu’elle m’avait donnée ». ne faut-il pas souffrir pour comprendre réellement le désir, la quête intime du désir ? a cette signature, j’ai rencontré amandine et géraldine. j’ai toujours rêvé d’écrire une phrase comme celle-ci. et je les remercie d’être venues au monde, et accessoirement à cette soirée, deux belles sÅ“urs unies par des pétales de fleurs rouges. géraldine tient une boutique de pyjama pour enfants, 19 rue las cases à paris. allez la voir de ma part avec un bouquet de pivoines, et elle vous fera 10%. eh oui, ce blog, c’est aussi une possibilité d’avoir des réductions un peu partout, et c’est cadeau pour vous. et amandine cornette de saint cyr vient de publier bonne à rien chez anne carrière. il faut aller voir son pied, sur la quatrième de couverture. il mérite d’entrer dans la pléiade. c’est un roman pétillant, sorte de bridget jones version travail. la scène où elle commente son cv est vraiment drôle. l’héroïne d’amandine est à la superficialité ce que je suis à la fausse mollesse (comprenne qui pourra). elle veut devenir célèbre. elle serait presque le genre de femme qui préfère qu’on lui fasse des déclarations d’impôts, et non d’amour (c’est fou le nombre de jeux de mots que je compile dans ce blog. c’est fou d’être aussi doué pour les mots (je me rends compte subitement que j’alterne dans mes chroniques une humeur dépressive, et une humeur où je me glorifie… je dois bien exister quelque part entre ces deux rives, mais où ? (tiens, je pourrais donner des noms de codes à mes humeurs : la rive géraldine, et la rive amandine…)))… le mieux c’est qu’amandine vous parle de son livre : elle fait une signature ce jeudi 24 mai, 22 avenue matignon à partir de 18h… allez-y de ma part, elle vous fera aussi 10%… moi, j’aimerais bien qu’on me fasse 10% sur les trois prochains jours. que les journées ne durent que 21h20 au lieu de 24h… *** trois vÅ“ux : amandine cornette de saint cyr : 1) devenir insomniaque comme néron. ca m’éviterait de compter mes heures de sommeil, comme une avare.2) devenir prête à tout, ça me soignerait peut-être de ma léthargie (de mon bonarienisme). 3) quand on aura exaucé les deux du haut, je commencerais à penser au troisième. blanche de richemont : 1/ avoir une petite maison face à la mer (on a toujours besoin d’un refuge de beauté pour se laver du monde!) 2/ vivre de voyage et d'écriture 3/ connaître jusqu’à la fin de ma vie l’ivresse de l’amour et du vin (les deux donnent parfois la gueule de bois. mais vivre intensément a un prix !!!) 21/05/2007lire la suite1 commentairech. f. enceinte avec options pour rester sobreje tente le concept de la chronique improvisée. jusqu’ici, cela ne s’était peut-être pas toujours vu, mais ce blog était le fruit d’une mure réflexion intellectuelle. enfin, je me dévoile. enfin, j’avoue que les mots que vous avez à cet instant sous vos yeux (un peu fatigués, qu’avez-vous fait d’indécent ces derniers jours ? (et hop, une petite digression discrète au passage (mine de rien, tout en douceur (et hop, la digression de la digression, comme un collier de perles, je vous endors jusqu’à la fin de cette chronique…)))) sont insufflés par une sorte d’inspiration qui se rapproche d’une de mes phobies : la peur du vide. dans le silence, c’est toujours moi qui parle. je me sens en permanence responsable du silence des autres, c’est grave docteur ? je suis en train de lire le prochain livre de beigbeder, au secours pardon qui sort le 12 juin prochain (date anniversaire de mon premier amour ; elle aura 33 ans, je n’en reviens pas…), car je reçois les livres en service de presse (mon côté star internationale). je parlerai de ce livre dans une prochaine chronique. tiens, c’est un concept, ça aussi : annoncer mes prochaines chroniques. faire une chronique-sommaire. je suis tellement bon en concept, que je me demande parfois si je n’en suis pas un moi-même. le concept du bloggeur semi-dépressif. revenons à notre mouton beigbedeir. dans l’amour dure 3 ans, il y a cette pensée à laquelle je pense souvent : « 30 ans, c’est trop vieux pour être jeune, et trop jeune pour être vieux ». du haut de mes 32 ans je la trouve parfaitement juste. je nage entre deux vies et deux époques, et je commence à me tourner vers mon passé avec le sentiment de mes jours futurs. et c’est exactement ce que j’ai ressenti aussi en allant à saumur ce week-end, pour le salon du livre et du vin. je sais que louise va encore dire que je fais trop de salons, mais je dois préciser une chose : je ne fais rien le reste de la semaine, je suis un honnête père de victor, qui prépare avec amour des bâtonnets de colin et du riz un peu trop gluant… alors franchement, j’ai bien le droit à quelques escapades, non ? c’était la dernière pour un moment. surtout si louise (encore elle !) m’invite dans sa librairie, il faut que je me repose quelques décennies avant. en fait, ce blog, c’est juste un moyen pour moi de rencontrer des libraires qui vont vendre mes livres. je suis vraiment trop fort en stratégie (surtout, quand je comprends six mois après ce que peut m’apporter ce que je fais…). donc saumur, oui, je suis un fidèle, depuis que j’ai eu le prix de la ville pour mon roman « entre les oreilles ». prix qui récompensait un livre vantant l’hédonisme. c’est tout moi, ça. je vante l’hédonisme. saumur, c’est un salon où il vaut mieux être en bonne santé. dès le samedi matin, dans le train, on nous explique que le café n’existe pas. blanc, rouge ou rosé sont les trois couleurs du week-end (la version alcoolique de kieslowski)… et il n’est pas rare de vomir dès l’arrivée. ceci étant dit, vous me connaissez, je suis un petit rebelle. alors j’ai tenté le concept de salon livre et vin, mais sans le vin. tenter de rester sobre, de ne pas boire une goutte d’alcool là-bas, relève d’un exploit surhumain. donc, parfaitement à ma portée. ceci étant dit, j’ai été parfaitement aidé cette année, car j’y étais avec mon amie audrey diwan qui est enceinte de six mois. je remercie donc au passage le père de cet enfant qui m’a évité un mal de tête dimanche matin (comme quoi, on ne pense pas toujours aux effets secondaires…). je me rends compte d’une chose : ma vie serait tellement plus calme, si j’avais toujours une femme enceinte près de moi. ca doit bien se louer quelque part, une femme enceinte de poche. si possible avec options : sans nausée, et sans crise neurasthénique. décidément, il n’est vraiment pas exclu que j’aie un jour un deuxième enfant. *** les trois vÅ“ux de thomas clément : 1) me mettre enfin au boulot pour mon deuxième roman (pour que je crame un voeu pour ça, c'est vraiment que c'est pas gagné) 2) que tf1 accepte de virer cauet pour programmer mon talk show people/culture à la place. 3) que david foenkinos accepte d'être l'invité de mon talk show. 14/05/2007lire la suite6 commentairesl'amour floumes chers amis, je sais que c’est avec une certaine émotion que vous me retrouvez aujourd’hui, puisque vous étiez totalement désespérés à l’idée que je vous quitte. je le sais, je sens les vibrations intimes entre nous, et je m’excuse encore pour ma faiblesse de lundi dernier. que peut pousser un écrivain aussi stakhanoviste que moi à ne pas rédiger son blog du lundi matin ? franchement, je vous le demande. difficile d’écrire quand le corps tangue. pour écrire, il faut réserver l’ennui du reste, s’extirper des palpitations de sa vie. avez-vous remarqué que je viens de vous noyer dans une phrase conceptuelle et parfaitement floue (ma méthode d’embrouille) ? je reviens de deauville où j’étais invité au salon du livre consacré au jazz. en tant que romancier qui a lamentablement raté une carrière de jazzman, j’étais parfaitement le cÅ“ur de cible. salon simple, convivial, humain, deux jours de bonne humeur légère, comme une bulle. un détail important : le code d’entrée de l’hôtel était le 1418. j’ai décidé de ne vous donner que des informations essentielles dans ce blog maintenant. j’étais aussi invité pour animer un débat sur les liens entre polar et jazz. bon, cela reste entre nous. on arrondit ses débuts de mois, comme on peut. en fait, j’aime bien l’idée de faire parler les autres. je ne suis finalement pas encore enseveli sous l’égocentrisme, malgré les hordes de commentaires émoustillés qui ponctuent en permanence ce blog en passe de devenir mythique. je ne peux pas citer toute cette brochette de gens chabadababa rencontrés sur place. ou alors, je transforme ce blog en liste de noms (douteux). juste dire une chose sur l’organisation. ils ont eu une très bonne idée : l’aller-retour en bus. quand on monte dedans, on a trente ans. quand on redescend, on en a quinze. j’avais l’impression de sortir d’une colonie de vacances, et que mes parents seraient là pour venir me chercher. dans le bus, thomas clément nous a montré le meilleur de ses vidéos. c’était hilarant vraiment. et avec tant de cheveux lisses. allez faire un tour chez lui : http://clement.blogs.com/ , mais revenez vite me voir. quelques jours avant, je suis passé chez gallimard pour rencontrer les représentants. pour la première fois, j’ai tenté de résumer mon prochain roman. il faut vraiment que je travaille ma capacité à parler de mon Å“uvre (mais qu’ai-je donc voulu dire page 122 ?). et puis, il faut que je change de look aussi. s’entourer d’une météorite ne peut avoir d’autre conséquence. une météorite du presque qui est aussi une relookeuse internationale. a l’heure qu’il est, elle relooke une chaîne de télévision (surtout au niveau du bas de l’écran). ainsi, je vais changer de lunettes, je voulais vous l’annoncer en exclusivité mondiale (quand je pense qu’au départ de la rédaction de cette chronique, je voulais vous parler du texte d’hannah arendt sur walter benjamin ; suis-je perpétuellement voué à une lente dégradation entre mes ambitions initiales et leurs accomplissements ?). je sais que ce scoop ne vous laisse pas indifférent. voilà vous en savez beaucoup sur moi maintenant, que voulez-vous que je vous dise, c’est l’amour flou. ***les trois vÅ“ux de karine tuil :1 - que le prochain roman de david foenkinos figure sur les listes de tous les prix littéraires en septembre 2007.2 - que david foenkinos obtienne le prix goncourt en novembre 2008.3 - que les livres de david foenkinos soient traduits en molvanie.07/05/2007lire la suite6 commentairesrévolution mandarinemes chers yeux amis, je reviens épuisé de mon séjour en ukraine. il faut dire que j’ai une petite nature. non, ce n’est pas la vérité : il faudrait qu’un jour j’arrête de coller à l’image de l’écrivain chétif. je suis un sportif redoutable. et j’ai passé une succession de nuits quasi blanches, sans la moindre encombre. bon j’admets que j’ai évité la vodka, malgré la horde d’alcooliques anonymes qui me suivait en permanence. j’étais invité, ainsi que florian zeller, par l’institut français dans le cadre du printemps français : une manifestation culturelle colossale, organisée par une équipe dynamique, pour ne pas dire mythique. ils vont sûrement finir sur les rotules, au sens propre. je les remercie encore et les embrasse d’ici (j’ai quand même le droit d’utiliser ce blog à des fins personnelles).kiev était en ébullition. ce qui ne m’a pas vraiment aidé pour faire des siestes. je veux bien qu’ils fassent la révolution, qu’ils protestent, mais tout de même, mon sommeil est plus important, non ? j’étais dans un hôtel donnant sur la place principale où tout le monde se réunissait (certains manifestants étaient payés pour tenir un drapeau toute la journée (ça doit être un bon job ça : ne pas être content)), et quand je prenais l’air sur le balcon, j’avais l’impression que tous attendaient que je fasse une déclaration. vous imaginez : « oui, c’est bien moi ! je ferai une conférence à l’université demain ! un peu de patience ! ». ne serais-je pas devenu un peu mégalomane ? il faut dire qu’il y a de quoi : faire une télévision à kharkov, c’est le début de la gloire. dans la multitude de choses insolites, je me souviendrais toute ma vie d’une image magique : les deux cameraman jouaient aux échecs pendant les coupures pubs. on aurait dit deux polonais. que j’aime les pays de l’est, que j’aime l’ukraine. a chaque fois, je mets du temps à m’en remettre. ca me donne envie d’aller donner des cours de français dans un institut ou une université ! comment raconter dans un blog la poésie de certaines questions, la difficulté d’avoir un visa, les longs cheveux lisses, la moquette dans les trains de nuit, les pétales de fleurs dans une étoffe parfumée, le poker local où l’on peut acheter une sixième carte, les distributeurs de billets qui ne donnent pas d’argent, une représentation théâtrale exceptionnelle où personne n’applaudit, des taxis qui font trois fois le tour du pâté de maison pour justifier l’arnaque du prix, les étudiantes qui font des cadeaux après les conférences et qui parlent de leur thèse sur pascal quignard, les journalistes qui se demandent si l’on aime alexandre dumas, leur joie d’avoir obtenu l’organisation de la coupe d’europe de football en 2012, les cigarettes si peu chères, la mauvaise techno dans tous les lieux publics, la possibilité d’acheter des hiboux dans la rue… comment dire tout ça ?*** les trois vÅ“ux d'hafid aggoune : 1. une vraie fête du livre à paris, comme limoges et saint-etienne. 2. que « premières heures au paradis », mon prochain roman chez denoël, soit adapté par david lynch. 3. que stéphane foenkinos appelle la jeune, belle et talentueuse comédienne brigitte lo cicéro, et la révèle au public pour son premier grand rôle. 23/04/2007lire la suite7 commentairesexcuses princièresavant toute chose, je voudrais m’excuser d’avoir blessé certaines personnes qui me sont chères. il se trouve que j’ai écris l’expression « ensemble, c’est rien ». dans une lointaine chronique, j’avais joué à modifier des titres de livres. on y trouvait « l’amour dure 99 francs » ou encore « et si c’était faux ». c’était purement potache, je l’admets. et on y trouvait aussi «ensemble, c’est rien ». j’ai peut-être un humour étrange, mais il m’est arrivé d’appeler ce livre ainsi. sans le moindre jugement de valeur sur ce roman. mais vraiment aucun. dans mon esprit, c’était tellement évident. et je me suis rendu compte que, pris hors contexte, cela pouvait avoir une réelle violence. on pouvait croire que je réduisais à néant par ce jeu de mots le livre ou le film. jamais, jamais, jamais, je ne pourrais dire qu’une Å“uvre n’est rien. jamais. je sais trop ce que sait. et vous avez pu le voir dans ce blog, je ne dis jamais rien de négatif sur un livre ou un sentiment (on me le reproche parfois !) ; je suis dans la vie, et l’enthousiasme. c’est sûrement la limite de mon humour de ne pas avoir vu à quel point cela pouvait blesser. alors que c’était évident que cette expression, en tant que tel, pouvait heurter. ce n’était évidemment pas intentionnel, et je m’en excuse sincèrement. difficile d’enchaîner avec ma chronique. je voulais vous parler de monaco, et du forum cinéma et littérature, duquel je reviens. j’étais invité pour lire « le potentiel érotique de ma femme » qui sera bientôt adapté au cinéma par laetitia colombani. je n’ai pas osé leur dire que je savais écrire, mais pas lire. mais finalement, j’ai fait beaucoup de choses, et je me suis trouvé comme un poisson riche dans l’eau monégasque. j’ai même remis le prix d’interprétation féminine à marie-josé croze. vous imaginez ? elle a été obligée de me regarder pendant au moins trente secondes. ce n’est pas rien dans la vie d’un homme dépressif, en totale fébrilité d’un point de vue (simultanément) capillaire et humoristique. je pourrais vous raconter beaucoup de choses, mais je fais court, car je pars en ukraine. ah, quel vip je fais ! c’est ça de confier un blog à une star internationale de mon envergure. pendant ce festival, j’ai pu également rencontrer vincy thomas, le modérateur de ce blog que vous avez sous vos yeux fatigués. c’est tout de même étrange de se dire qu’il y a vraiment des gens derrière les mails qu’on reçoit. ce garçon était une entité un peu abstraite pour moi, comme un film d’alain resnais vu dans un avion. alors, vous pensez, cela m’a fait tout drôle. c’est que nous collaborons activement. souvent même, il trouve les titres de cette chronique dont vous raffolez. c’était une des belles rencontres amicales de ce festival. il y en eût quelques autres, ce fut joyeux. ensemble, c’est tout. ***les trois vÅ“ux de jessica nelson : 1) evidemment, obtenir mille voeux supplémentaires.2) avoir le don d'ubiquité.3) me souvenir en détail de tous les livres que j'ai lu et lirai.16/04/2007lire la suite3 commentaireswake me up...lundi de pâques. j’aimerai bien être à genève aujourd’hui. mais je suis chez moi, avec mon fils, qui regarde en boucle « la panthère rose ». depuis des semaines, il ne décroche pas. pourquoi les enfants sont-ils si monomaniaques ? le secret de ce dessin animé, c’est la musique, c’est l’air le plus envoûtant qui soit. on dirait qu’il a été composé par sarkozy. mon fils est hypnotisé de l’oreille. il y a bien un moment où je vais, tout de même, devoir organiser la journée. guignol ? achat de trottinette ? petit tour à la foire du trône, pour lui montrer ce qu’est le grand 8 (j’ai essayé de lui expliquer, mais le concept du train à l’envers, il vaut mieux le voir)… planétarium ? si vous avez des idées, je suis preneur. il faut bien que ce blog me serve à quelque chose tout de même. qu’il devienne une sorte de plateforme interactive (surtout de mon côté) dans le but d’améliorer ma vie. ceux qui lisent ce blog sont forcément quelque peu altruistes. je dis ça, mais moi aussi j’aime bien aider et faire en sorte que notre échange soit vivant. louise demandait quand sortirait le prochain livre de jaenada, et hop, par miracle, il répondait dans la journée (hum… quel incroyable hasard…). tous les plus grands écrivains (et notamment ceux qui ont du temps libre) seraient-ils rivés en permanence sur mes mots ? oui, ça doit être cela. et ils s’inspirent même de mes silences. que j’aime être utile. je précise, à tout hasard, que je peux aussi donner la recette de la moussaka, ou donner quelques cours de guitare. en cas de grande forme : je suis capable de faire un mélange des deux : la moussaka en ré mineur. vos désirs sont désordres, mes amis.bon d’accord, j’avoue : je suis un peu mou de l’inspiration aujourd’hui. serais-je devenu insensible ? vite, il faut faire quelque chose. heureusement j'ai vu le « come back », que j’ai trouvé parfaitement typique, mais si bien écrit. hugh grant en parodie d’andrew ridgley , l’oublié de wham, c’est savoureux. ceci étant dit, je dis tout ça, mais j’ai arrêté d’être doué en critique cinématographique depuis le 12 octobre 2004. bonnes fêtes mes lapins en chocolat. ***les trois vÅ“ux de philippe jaenada : 1. que mon fils ait une bonne vie, quelle qu'elle soit. 2. que ma femme puisse voyager partout dans le monde, et qu'elle ait envie de baiser en rentrant. 3. qu'on ait le droit de continuer à fumer dans les bars. voilà, bon, rien de très original ni de très drôle, hein, mais quand on a une fée sous la main, on rigole pas.10/04/2007lire la suite7 commentairesune apparitionvous ne pouvez pas imaginer à quel point je me sens dans les années 70 en ce moment. a part peut-être au niveau du look où je me maintiens dans un style parfaitement intemporel, pour ne pas dire confus. le soir de l’inauguration du salon du livre de paris, je suis resté dans mon lit, à revoir « la sirène du mississippi ». j’ai enfin compris ce film, je veux dire profondément, intensément. et c’est étrange comme sensation, pour quelqu’un comme moi qui flotte sur les Å“uvres. j’ai compris marion, le personnage interprété par catherine deneuve. peut-être que je comprends les marion, finalement. j’ai compris sa folie. quelle actrice. faut-il être amoureuse d’un metteur en scène pour éblouir ainsi ? après cette soirée, françois truffaut est revenu en moi ; antoine doinel, en permanence au-dessus de ma tête dans mes errances, aussi. j’ai surtout repensé à « l’amour en fuite », dernier volet du cycle. celui où doinel est écrivain, et publie « les salades de l’amour », roman où il passe en revue les histoires d’amour de sa vie. toute la semaine, j’ai écouté la chanson d’alain souchon qui colle parfaitement à la douceur de cette époque, à la façon dont truffaut filme les femmes, à la nostalgie déjà présente dans le présent : « toute ma vie, c’est courir après des choses qui sauvent / des jeunes filles parfumées, des bouquets de pleurs, des roses… / on se quitte, il n’y a rien qu’on explique, c’est l’amour en fuite… » que j’aime cette chanson, écoutez la avec moi. alors, me voilà dans les années 70. bon d’accord, je vous vois venir. il y a une incohérence notoire : comment puis-je me croire dans les années 70 et rédiger un blog ? mais je ne suis pas sans ressources : qui vous dit que je ne vais pas envoyer mon texte par pneumatique à livres hebdo ? ah ! ou alors je vais le dicter à une secrétaire rousse (les années 70, c’est la grande époque des secrétaires rousses qui se font les ongles vers 16h15), en appelant odéon 32-48. quelque part, c’est ma petite enfance qui s’y retrouve. ce temps où je ne m’étais pas encore révélé d’un point de vue capillaire (parenthèse : les années 70, c’est aussi la grande époque du cheveu ; aucune époque n’a été aussi cheveu : un enfer pour les chauves, un paradis pour les moustachus et les rois de la rouflaquette…). je veux dire, personne ne pouvait prévoir un tel emballement au niveau de la frisette. ce temps où déjà je dédicaçais à la crèche ma tétine nrf. et ce temps où delphine seyrig était une apparition. en voilà encore une héroïne truffaldienne. on se souvient de doinel balbutiant devant elle un « monsieur » sublime… peut-on être davantage troublé par une femme qu’en l’appelant « monsieur » ? si l’on n’est pas au bois de boulogne, cela demeure le plus beau des ravissements. j’ai lu, en adéquation avec ma période, le très émouvant roman-essai de françois poirié sur delphine seyrig qui vient de paraître chez actes sud : « comme une apparition ». on se souvient d’antoine doinel survolté : « mais cette femme… mais… c’est une apparition ! ». quelqu’un qui est capable de voir « india song » dix-huit fois ne peut pas écrire un mauvais livre. il cite duras qui disait à propos de seyrig qu’elle était une inconnue célèbre. par petites touches, françois poirié saisit le mythe de cette actrice dont nos oreilles ne pourront jamais oublier la voix. avec en parallèle ses propres blessures, il s’en dégage une forte émotion qui me pousse à une banalité : quelle tristesse de voir tout ce qui s’envole. l’amour en fuite décidément, et je tente de le rattraper aussi : ai-je eu une apparition? ***les trois vÅ“ux de jean-baptiste gendarme :1) le potentiel érotique de david foenkinos. 2) de me donner l'aisance d'écrire des phrases définitives. 3) la possibilité d'annuler mes deux premiers vÅ“ux pour en proposer un quatrième. 02/04/2007lire la suite14 commentaireschronique mégalomanelire, lire, encore lire : mais pourquoi donc ai-je accepté d’être jury du concours de nouvelles de sciences-po ? ont-ils fait exprès, en battant le record de participation cette année ? et, à peine fini, je dois lire les nouvelles du prix du jeune ecrivain, animé par le personnage marc sebbah, que je vous conseille à tous de rencontrer. son enthousiasme fait qu’on pourrait le suivre au bout du monde, et pourquoi pas même à toulouse. donc je croule sous les mots de tous les écrivains en herbe. cela me replonge dans cette époque où j’écrivais aussi des nouvelles, dans le but de perdre ces mêmes concours. me voilà maintenant auteur. tiens, la phrase qui va suivre est une petite autosatisfaction : hier, j’ai appris que j’allais être traduit en anglais. le rêve... lentement j’envahis le monde, et vous qui m’admirez, vous avez maintenant des concurrents internationaux dans votre admiration (ne faudrait-il pas organiser un petit concours mondial du meilleur lecteur de foenkinos ?). je sais, ça vous impressionne. quoique, ceux qui vont sur un site comme livreshebdo.fr n’ont pas froid aux yeux ; je veux dire, ce n’est tout de même pas rien, de surfer, de cliquer, de s’engager d’une telle manière. il y en a qui vont sur lemonde.fr, ou lenouvelobs.fr, mais qui n’ont pas les capacités pour aller jusque là.puisque louise, une fidèle parmi les fidèles de ce blog (puisse louise se cloner), me demande pour mon titre, je vais révéler mes dernières orientations. gallimard me presse. je précise : pour gallimard, presser c’est passer un coup de fil toutes les trois semaines. après des semaines passées avec « l’idée alice », titre que beaucoup ont trouvé mou (c’est un peu mon françois bayrou du titre), j’ai proposé : « qui se souvient de david foenkinos ? ». titre que je trouve risqué, mais je vais devoir vite trancher maintenant. on peut le trouver mégalo, j’espère juste qu’on y verra davantage une parodie. ne suis-je pas en permanence une parodie de moi-même ? un bug informatique a fait que je n’étais pas annoncé dans le programme du salon du livre (enfin, je dis bug informatique, mais je penche fortement pour une conspiration internationale basée à saint germain des prés, ayant pour but d’affaiblir mon évident potentiel de popularité érotique), il s’est donc passé la chose inévitable : j’ai fait un bide (ça reste entre nous). bien sûr, il y avait quelques passants très émus à l’idée de me voir, alors qu’ils ne s’étaient pas préparé à ce choc : subitement, sans s’être entraîné physiquement du neurone, ils ont eu une conversation d’un rare niveau de densité intellectuel. mon lectorat fanatique qui se mobilise activement à chacune de mes apparitions n’a pas pu venir à moi, ce n’est que partie remise, mes petits chéris. dans le vide absolu, alors que je touillais mon café, une journaliste de l’émission « esprits libres » m’a demandé, avec une caméra fixée sur ma décomposition faciale, ce qu’était pour moi la littérature. la littérature pour moi… heu… enfin… vous savez… hum… comme dirait victor proust… heu… et vous, ça se passe bien votre journée ? voilà quelques nouvelles de mon front qui commence à se rider, et vous, j’espère que vous allez bien ?***trois vÅ“ux (en texte) de serge joncour :les trois vÅ“ux que je demanderais à une fée d'exhausser...? et bien, en premier, qu'elle me prête les clefs de son appartement histoire d'aller écrire un peu ailleurs que chez moi. deuxième vÅ“ux, qu'elle m'accompagne. et troisième vÅ“ux, qu'une fois chez elle elle nous déshabille.26/03/2007lire la suite4 commentairesmon nom est de personneje parle trop de livres dans ce blog. et pas assez de moi, c’est vrai. je frustre mon lectorat d’anecdotes croustillantes sur mon corps. on dirait que je ne fais que ça : lire. on dirait surtout que je vis une période molle… en fait, oui, ma vie se bayrouïse. heureusement, quelques voyages m’attendent : ukraine, bulgarie…et plus exotique, samedi prochain, porte de versailles. de là à dire que je suis aux frontières d’une petite déprime, il n’y a qu’un Å“il. ah ! le souvenir de ma jeunesse virevoltante (je précise : période post acné) me titille : ces années où j’étais serveur dans un salon de thé avec beaucoup de vieilles dames, et étudiant en lettres à la sorbonne avec beaucoup de jeunes filles. non, ne mythifions pas le passé ! en y repensant, c’était sinistre. je courais après des ombres qui ne me voyaient pas. et cette flore qui m’a fait beaucoup souffrir, où est-elle maintenant ? dans quelle faune ? dans l’amphithéâtre, nous n’étions que quatre garçons. alors comment ne pas repérer nicolas d’estienne d’orves, dit néo ? en plus, il portait un nÅ“ud papillon. plus tard, nous nous sommes retrouvés dans l’édition, et nous sommes devenus amis. enfin, jusqu’à maintenant. franchement, trop c’est trop. j’ai fini « les bienveillantes » il y a deux jours (et encore mon nègre m’a aidé à le lire… oui, je sais, c’est assez stupéfiant, mais j’ai un nègre pour lire) après six mois d’un lourd combat contre mes avant-bras, et voilà que ce petit néo qui, jadis, à la grande époque de notre amitié, écrivait des nouvelles, publie un livre de 524 pages. ce n’est pas possible ! il faut que je pense à me trouver des amis qui n’écrivent pas (problème : tout le monde écrit ; conséquence : les écrivains deviennent personne). a l’époque où je voulais écrire un roman sur la collaboration, plus ou moins inspiré de brasillach, néo m’avait invité chez lui : j’avais pu découvrir des documents exceptionnels. c’est un grand spécialiste. et son roman fourmille d’anecdotes méconnues, donc passionnantes. il nous plonge au cÅ“ur d’une ambition nazie : celle de créer une race supérieure, ou des femmes pures enfanteraient des enfants « racialement valables ». et ceci, bien avant la seconde guerre mondiale. anaïs, une jeune journaliste, va enquêter sur une série de meurtres commis il y a une dizaine d’années. néo a mis plus de deux ans à écrire « les orphelins du mal », publié chez xo, alors on comprend pourquoi il s’est mis dans la peau d’une jeune fille. c’est un roman palpitant, l’intrigue est menée comme ces séries américaines, sur plusieurs fronts et périodes en même temps. c’est une prouesse, et l’on s’interroge : combien de post-it ont été nécessaires à l’élaboration de ce roman ?question d’enchaînement, j’en profite pour parler aussi du livre de tatiana de rosnay, « elle s’appelait sarah », publié chez héloïse d’ormesson. tiens, c’est étonnant, les deux écrivains dont je parle aujourd’hui ont un « de » dans leurs noms et évoquent les années 40 : je suis un champion semi-érotique de la thématique littéraire. tatiana, tout comme néo, est aussi une amie. mon dieu ! plus personne ne va lire ce blog ! on va crier au complot. ma défense : ce n’est tout de même pas de ma faute si je suis très sympathique, avec un physique avantageux (surtout au niveau capillaire), et si j’ai beaucoup d’amis. le livre de tatiana est un phénomène ; avant même sa sortie française, beaucoup de pays en ont acquis les droits. ecrit en anglais, et traduit par agnès michaud, ce roman revient sur la tragédie du vel d’hiv. roman poignant, aux frontières de l’insoutenable, c’est un livre qui devrait être lu par tous les lycéens. elle réussit un tour de force : allier romanesque et précision des faits. après ce livre, on marche dans paris, avec du sang dans l’air.merci à tous les deux, et merci aussi à moi (on se remonte le moral comme on peut). ***trois vÅ“ux de :nicolas d’estienne d’orves : 1/ que tous mes vÅ“ux se réalisent, sans limitation de date ni de folie. 2/ que cette malédiction puisse s'arrêter sur commande. 3/ que les vÅ“ux 1 et 2 soient exaucés sur le champs.tatiana de rosnay : 1/ que mes enfants trouvent leur voie et soient heureux. 2/ que la planète arrête de se réchauffer à cause de nos bêtises. 3/que la paix règne partout et pour toujours.19/03/2007lire la suite8 commentairespourquoi mon chien ? ce n’est pas que je veuille donner des conseils (quoique, nous sommes le 12 mars aujourd’hui, et j’ai toujours aimé donner des conseils le 12 mars), mais si j’étais éditeur, je rééditerai « pourquoi les coiffeurs » ? de charles nemes, paru aux editions balland, avant leur dépôt de bilan. quelle angoisse pour un écrivain : la faillite de son éditeur. je conserve de ce roman un souvenir merveilleux. il s’agissait pour moi d’un de ses livres qu’on achète plusieurs fois, et qu’on offre à des amis (oui, j’avais des amis à l’époque… que sont-ils devenus d’ailleurs ? j’aimerais bien les revoir, au moins pour savoir s’ils ont encore des cheveux…). après avoir lu ce roman, je me suis souvenu que charles nemes était aussi le réalisateur d’un film que j’avais beaucoup aimé. pour tout dire : je l’avais vu dans des conditions particulières de ma vie, pendant ma convalescence, après ma longue maladie d’adolescent (non, je ne cherche pas à jouer le mythe de l’écrivain malade dans sa jeunesse, c’est vrai). ce film est « la fiancée qui venait du froid ». a ce moment de ma vie, chaque respiration comptait dans ma vie, j’avais l’impression d’être un survivant. je me souviens avoir pleuré avant la diffusion de ce film, et qu’il m’avait réconforté. cela ne s’oublie pas. son dernier livre, « un chien dans la gorge », paru chez lattès, est un livre-choral. on y trouve une multitude de personnages aux frontières d’un certain surréel. a commencer par leurs prénoms. celui qu’on peut considérer comme le héros se prénomme cloud. son hobbie est d’aller aux enterrements : quand on flotte autant dans la vie c’est peut-être la seule façon de se sentir vivant. comme son nom l’indique, c’est un homme tempéré, à la vie molle, à la création molle, et qui, bien symboliquement, imite la voix de son meilleur ami, célèbre animateur de radio, véritable « narcissique du raisonnement » ayant perdu la voix. d’ailleurs, les auditeurs préfèrent l’imitation à l’original : serions-nous tous meilleurs en vivant la vie d’un autre ? cloud est un personnage fascinant. car il est assez rare : c’est une sorte de looser (le mot est un peu fort) dont on pourrait vouloir la vie. c’est tout le talent des paradoxes chez nemes. cela tient surtout à l’élégance. jamais un mot plus haut qu’un autre, une façon de ne jamais se plaindre : « leur pratique érotique fut ainsi banale et intense pendant plusieurs années, jusqu’au premier test de grossesse positif qu’elle rapporta de la salle de bains, trophée de plastique qui annonçait la fin de leur vie sexuelle ». avec une telle mesure, la vie n’est jamais vraiment décevante. dans les livres de nemes, on partage l’addition en quatre après avoir mangé sans appétit, on éprouve des capacités à être intimidé et le tout forme une belle tristesse, presque romantique. on y trouve un personnage qui court toute sa vie après une femme ; celle-là même qui, pourtant, a des urgences érotiques. et dieu dans tout ça ? il est présent à travers deux femmes : l’une fâchée, l’autre bigote. comme un équilibre permanent. c’est un roman qu’on aurait pu appeler : la modération. avec un bandeau : à lire sans modération. mais nemes aime trop le mot chien, puisque son premier roman avait ce titre génial : « je hais mon chien ». lâcher les chiens, c’est se libérer des contraintes, écrit-il. alors voilà, ce roman est une promenade dans le domaine des contraintes, dans cette vie où il faut rester joignable. le livre de houellebecq, « la possibilité d’une île » est cité de part en part, car cela reste notre ambition moderne de rejoindre un bout de terre sans attaches. allez, mon petit cloud, repose en paix maintenant.***trois vÅ“ux de charles nemes (en texte) :je regarde la fée qui attend, patiente, mes trois vÅ“ux. elle est gracieuse, menue, un rien inattentive. on ne doit pas pouvoir lui demander la paix dans le monde ou le vaccin antisida, à cette viviane-là. je me résous à des souhaits plus modestes, plus personnels, plus égoïstes. tant mieux, me dis-je en secret. « alors, chère fée, voici mes vÅ“ux : voir un de mes livres trouver le chemin d’un public enfin nombreux, retrouver la capacité de tomber amoureux comme à trente ans… » — là, je me rends compte que je suis allé trop vite, il y a tant d’autres choses que je désire ; j’enchaîne : « enfin, obtenir une réserve inépuisable de vÅ“ux. » elle grimace et disparaît. je reste seul, le cÅ“ur battant, avec mon dernier roman et l’impression d’avoir été trop gourmand. vraiment ? p.s. : pour notre jeu concours de la semaine dernière, il s’agissait bien sûr de la philosophe d’origine roumaine : anne roumanof. 12/03/2007lire la suite3 commentairesparenthèsesj’ai été jeune moi aussi. j’ai été un jeune homme ignorant tout du succès international que je connais maintenant (si vous ne me croyez pas, partez en roumanie cet été). c’est difficile à imaginer je sais, mais il fut un temps où j’ai fait des stages dans les maisons d’édition, où j’ai collé des enveloppes en ruminant mon bac +presque 4, où j’ai fait des relances téléphoniques en repensant à ma maîtrise sur flaubert (étude comparée entre madame bovary et la tentation de saint antoine (ma théorie étant la suivante : il s’agit du même livre (oui, c’était un temps où je faisais des théories))). mon premier stage était aux editions lattès : magnifique souvenir. après ce stage, j’ai même été standardiste pendant un été : rien de mieux pour comprendre une maison d’édition. c’était leur époque d’avant da vinci code (le téléphone était donc à cadrans). pendant mon stage j’ai connu, au service de presse, colette manne et laurent payet. si la première est une amie chère, j’ai moins vu le second ces dernières années. mais tous deux ont marqué vraiment mes premiers instants dans le monde de l’édition. laurent payet a quitté lattès pour s’occuper de chevènement, à la grande époque de celui-ci. avec laurent payet, chevènement était le troisième homme. sans laurent payet, chevènement n’est plus un événement. laurent s’occupe à nouveau de livres, dont cette collection « indigne » chez denoël, dirigée par clara dupont-monod chez denoël. j’aime bien ce nom. si j’étais une femme, j’aimerais bien m’appeler clara dupond-monod. je la vois parfois chez pascale clark sur canal plus, et c’est vrai qu’elle a une certaine capacité à s’indigner. ceci étant dit, les gens qui s’indignent m’épatent. moi qui ne m’indigne jamais contre rien, qui suis une sorte de lâche névrotique, ça me fascine cette excitation organisée de façon professionnelle. c’est vrai que ma semaine de vacance passée avec un bayrouïste pur jus n’a sûrement pas du arranger les choses.le dernier livre en date de cette collection est « a bout de couple » de catherine castro, journaliste à marie-claire. premier point : une femme qui croise régulièrement tina kieffer ne peut pas écrire un mauvais livre. je sais, je suis le seul à pouvoir comprendre cette phrase. mais j’ai revu hier tina kieffer sur le canapé rouge de michel drucker dans vivement dimanche, et j’ai enfin aimé un dimanche dans ma vie. donc, le livre de catherine castro est une charge magistrale contre le couple. elle désamorce les critiques évidentes : à savoir que seule une femme aigrie ou peu épanouie sensuellement (euphémisme) peut écrire ce type de livre hargneux. car, voilà un livre énergique. on sait déjà tout sur le pour et le contre du couple, mais quand on est en couple c’est toujours violent d’imaginer cet eldorado de la liberté qu’elle nous décrit. c’est le livre à offrir, non pas aux couples, mais à tous les célibataires. c’est une bible qui leur fera renoncer immédiatement à leur abonnement à meetic. parenthèse : que les pubs pour meetic sont chics, des femmes avec des mèches sur un fond bleu pastel, de la pure propagande pour le célibat. le livre de catherine castro est assez passionnant, car elle décortique tout ce qui nous écrase, tout ce qui nous pousse au renoncement, à savoir le couple. etre en couple, c’est paradoxalement, entrer dans les ordres. tiens, je viens de faire un aphorisme, c’est bon signe pour la semaine. son essai regorge de bonnes formules : « le sexe domestique est à l’érotisme ce que le thermostat est au radiateur ». et puis, il y a cette expression : « l’amour fonctionnaire ». le livre aurait du s’appeler ainsi, il me semble. car c’est le vrai sujet du livre. l’angoisse des corps qui se raccrochent à ce qui leur est du. le couple est socialiste. ouh la, un deuxième aphorisme ! il faut que je fasse attention : un claquage est si vite arrivée. cet essai passionné est à lire aussi pour la justesse des références cinématographiques choisies. l’auteur nous reparle du chef d’œuvre de stanley donen, « voyage à deux », ce magnifique film de la décomposition d’un couple. c’est d’ailleurs peut-être contre ça qu’il faut s’indigner, la brutalité de la vie amoureuse : la lassitude. thématique oblige, je parcoure aussi le livre d’anne roumanoff paru chez jailu. j’avais prévenu que ce blog serait un grand écart. près de moi, deux livres : « de l’inconvénient d’être né », et «le couple, petits délices de la vie à deux ». franchement, ça se vaut. un petit quizz au hasard : « la femme veut toujours changer l’homme. l’homme veut toujours changer de femme. » alors ? ? alors ? cioran ou roumanoff ?… réponse au prochain épisode…***les trois vÅ“ux de catherine castro : 1 : trouver dans ma boîte aux lettres un exemplaire de « les écrivains en personne » de madeleine chapsal (si, si), un livre épuisé, qui contient entre autres la dernière interview de céline.2 : etre coincée dans un ascenseur en panne avec jean-paul dubois.3. faire dérailler la mort qui s’est une fois de plus trompée de cible.05/03/2007lire la suite4 commentairesnévrose de la vie parallèle.je ne sais pas pourquoi, mais je pense toujours aux perdants. c’est une réflexion post-soirée des cesar. il s’agit presque d’une aspiration par le vide. au lieu d’écouter le discours du lauréat, je ne cesse d’imaginer les discours potentiels des autres nominés (qu’on n’entendra donc jamais). je me focalise sur ce qui n’existe pas. quelque part, c’est une névrose assumée de la vie parallèle. c’est pareil en football : je supporte le psg, mais je n’aime pas l’idée de voir l’o.m. perdre. en politique, cela va de même : pour cette campagne électorale, ma seule pensée va au futur grand perdant. je sais que le soir du deuxième tour, même si l’élection va dans le sens de mes convictions, j’aurai le sentiment réel du quinquennat qu’on ne connaîtra pas, et une focalisation sur le visage de l’échec. quelque part, bayrou symbolise ce fantasme de ne décevoir personne. il est l’idée qu’on n’aime pas tant que ça les luttes : c’est l’homme des fatigués ; souvent, quand je dors, j’hésite entre la droite et la gauche, je me tourne d’un côté puis de l’autre, sans cesse : je voterai pour le candidat qui me dira de quel côté dormir. pendant la remise des cesar, j’ai vu deux de mes camarades écrivains : olivier adam, et clémence boulouque. le premier était nominé pour l’adaptation de son livre je vais bien, ne t’en fais pas, superbe film porté par des acteurs d’une rare justesse. deux d’entre eux ont été récompensés, et ce fut les deux grands moments de la cérémonie. mélanie laurent nous a plongé dans l’émotion amoureuse en le partageant avec julien boisselier (attention à ne pas trop nous arroser de votre bonheur). et kad mérad qui est mon acteur fétiche actuel (je l’ai adoré dans un film que personne n’a vu (c’est peut-être pour compenser que je l’ai vu plusieurs fois) : j’invente rien… un film où il joue un inadapté social qui revit aux yeux des autres en inventant « la poignette », un bout de bois qui permet à ceux qui font les courses de ne pas se cisailler les doigts avec un sac plastique… bon d’accord, c’est un sujet pour moi)… et donc olivier adam était nominé pour l’adaptation de son roman. beau hasard : alors que je pensais à sa présence aux cesar le soir-même, je l’ai croisé dans la rue. il était tout angoissé (l’idée du costume ?). il m’avoua ne plus trop aimer son livre, mais être content de l’adaptation. je pensais sincèrement qu’il aurait le cesar, mais que peut-on faire face à d.h.laurence (déjà, face à une laurence tout court, c’est dur.) ? je ne sais pas s’il était déçu de ne pas l’avoir, ou soulagé de ne pas avoir à monter sur scène. de toutes façons, une soirée aux cesar ne vaut que pour son placement dans la salle : près de quelle actrice était-il ? clémence boulouque était présente, mais le documentaire de william karel, la fille du juge, film fort, intense, insoutenable, a été battu par le potache dans la peau de jacques chirac qui est une compilation sans grand intérêt de toutes les images d’archives de chirac qu’on connaît déjà tous. c’est assez peu compréhensible, mais après tout, dans un palmarès où isabelle mergault a eu le cesar du premier film, tout est possible (il me semblait que 13 était assuré de l’avoir.) et incroyable ironie : l’histoire de la fille du juge boulouque battue par chirac. on se croirait de retour dans les années 80. déjà que chirac a frôlé le prix nobel, faudrait pas pousser trop loin tout de même. j’ai l’impression que les gens vont de plus en plus l’aimer. a ce rythme-là, il n’est pas exclu qu’il se représente en 2012. c’est mon sentiment du jour. certes, j’écris un dimanche matin, et emilie simon adoucit mon cerveau. et je suis fatigué, car j’ai tourné toute la nuit sur mon oreiller. 3 vÅ“ux de : clémence boulouque : 1/ la fin du conflit israélo-palestinien. 2/ que les régimes de cette région cessent donc d’instrumentaliser cette région (soit dit en passant, si mon vÅ“ux se réalise, ils vont être bien embêtés pour détourner l’attention de leur population de leurs vrais problèmes). 3/ que les méchants crabes cessent de manger les bonnes personnes (ça c’était si la fée pouvait me ramener l’autre fée qui est partie cette semaine : brigitte benderitter). 26/02/2007lire la suite1 commentairetriolismejusqu’ici, des éditions léo scheer, je n’avais lu que le livre de claude berri. mais là, comment résister à leur étrange rentrée de janvier ? trois jeunes filles, dont on voit les visages sur les bandeaux. comme un tir groupé de la sensualité littéraire. je me demande si ce concept ne nuit pas au contenu. on a toujours stupidement tendance à penser que la beauté nuit à la qualité, et qu’on pense forcément à un coup marketing. alors trois belles filles d’un coup vous imaginez, c’est un bombardement. faut-il être moche pour écrire de bons livres ? je me regarde dans la glace : la réponse est non. revenons au cliché : puisque tout est une question d’image, le fait d’être publié par léo scheer, éditeur rare, équilibre tout. et il suffit de lire quelques lignes de ces romans pour oublier (presque) le bandeau.pardon natashka moreau, mais je n’ai pas lu votre « royaume minuscule », mais ayant aimé vos compagnes de cette trilogie, je ne doute pas une seule seconde de la qualité. par professionnalisme indiscutable, je prends une phrase au hasard : « burt lancaster me donne un coup de main ». bon, il faut vraiment que je vous lise. mais franchement, je ne peux pas lire plus de deux livres par semaine : un par Å“il par semaine. j’ai commencé par celui de céline straniero : « petite joueuse ». sachez que j’ai connu cette fille il y a quelques années, et qu’elle errait dans les idées et les projets comme une fée. publier un livre a au moins ce mérite : retrouver les gens qu’on a perdu de vue. moi même, j’ai retrouvé toute une ribambelle de foenkinos récemment. le livre de céline est l’histoire d’un duo, puis d’un trio de voleuses. ce que j’aime particulièrement, c’est l’héroïne, et sa façon de faire en permanence des commentaires : « je parle mal face à deux personnes qui s’aiment, je ne peux pas m’offrir à deux personnes qui font très bien l’amour sans moi », ou « je ris en avance pour toutes les fois où j’ai pleuré trop tard ». c’est une fille qui vit comme dans ces rêves où les objets fuient sans cesse, ce qui est le comble pour une voleuse. en fait, « petite joueuse », est l’histoire d’une fille qui n’a rien de spécial et qui se focalise sur une fille qui a toutes les apparences d’une fille spéciale… alors que la vraie fille qui a quelque chose de spécial est la première car elle a une façon très spéciale de ne rien avoir de spécial… est-ce clair ? et elle l’avoue : « ce n’est pas moi tout ce rien ». non, ce n’est pas toi, chère héroïne aux belles choses intérieures.enfin, le troisième livre est celui de chiara zocchi. vous avez bien lu son nom : chiara zocchi. très connue en italie, et reconnue pour son roman olga, que se passe-t-il avec «volare » ? pourquoi tout le monde n’est-il pas en train de le lire ? je suis plutôt quelqu’un de positif, vous le savez bien, et bientôt j’espère que nous partirons tous en vacances avec des valises rouges, et j’aime parler des livres que j’aime. mais là, c’est un impératif. en lisant, je pensais que l’auteur avait été inspiré par gombrowicz. mais pas du tout. pourtant, il y a toute la folie et la fantaisie de l’est dans ce roman. où l’héroïne vit avec son faux amour qui passe son temps à fairefairefaire. jusqu’au moment où elle tombe amoureuse de monsieur blanc. vient alors le temps des trois envols, avant la chute en suisse. voilà un pitch, non ? pas un millimètre n’est pas flamboyant et poétique chez cette italienne. vous lisez la quatrième de couverture : « attention ce livre ne convient pas aux personnes allergiques aux phrases de ce type : je descends l’escalier. c’est même l’escalier qui monte sous moi. ». et c’est une succession sans fin de virtuosité. je comprends maintenant pourquoi je fais ce blog : pour lire chiara zocchi. encore une phrase au hasard de la beauté : « par chance, j’ai un mal de gorge qui me distrait de ma solitude ». si vous ne lisez pas ce livre, je reforme les brigades rouges. ou mieux encore : les brigades blanches avec un petit point rouge…***3 vÅ“ux de céline straniero : 1/ aider mes amis à souffler leur 300 bougies. 2/ sanctionner le monologue. 3/ garder le swing.3 vÅ“ux de chiara zocchi : 1/ etre heureuse même si je n’obtiendrai pas ce que je désire. 2/ publier mon disque. 3/ faire 1m65, car maintenant je suis 1m64. 15/02/2007lire la suite1 commentairehygiène de l'écrivainje n’ai pas grand chose à raconter de ma vie d’écrivain. c’est peut-être pour ça qu’on devient écrivain : pour pouvoir dignement ne rien faire. a tout moment, on peut dire qu’on réfléchit. c’est la vocation idéale pour tous ceux qui cherchent des excuses, la vocation des coupables. je me sens mou, et je mange essentiellement des soupes. je n’ai pas trop envie de mâcher. j’achète aussi des steaks hachés. manger un steak haché, c’est prendre de l’avance. je me demande ce que fait martin page en ce moment (aucune envie de faire un effort dans les transitions, aujourd’hui). il est entré d’une manière fracassante en littérature avec un livre devenu quasiment un classique : comment je suis devenu stupide. météorite de fantaisie et de poésie, ce livre avait réjoui beaucoup de monde. servi aussi par un très bon titre, et je suis bien placé pour savoir que ça compte (j’ai vendu 20 fois plus du potentiel érotique de ma femme que de entre les oreilles, alors que, je peux l’avouer maintenant, c’est le même livre : j’avais juste changé le titre.). mais martin page n’a pas la place qu’il mériterait aujourd’hui. ces livres récents n’ont pas eu le succès du premier, et c’est parfaitement injuste. d’un point de vue littéraire, je trouve que ses livres sont de plus en plus inventifs, et travaillés. martin page est un écrivain en mouvement ; après son premier succès, il aurait pu le décliner. comment je suis devenu stupide aurait pu devenir son hygiène de l’assassin. son problème : il aime les fruits murs.il publie actuellement deux livres. le premier est de la pluie (chez ramsay). au moment où je reçois le livre, il pleut des cordes ( il est très fort ce martin page (ou est-ce son éditrice anna pavlovitch qui maîtrise sûrement les éléments du ciel )). je me demande ce qui se serait passé si martin page avait écrit un traité sur le suicide. il aurait pu le faire, c’est un thème qui revient souvent dans ses romans. il faut absolument relire le début de on s’habitue aux fins du monde pour savoir que faire si on se retrouve sur un pont avec un suicidaire. c’est l’une des plus belles scènes de ses romans. et donc, dans « de la pluie » (finalement, vous allez voir, je ne suis pas si mauvais en transition), il y a cette phrase : « on dit : la pluie tombe. et personne ne voit le drame derrière cette banale constatation. est-ce un accident ou un suicide ? ». seul martin page peut voir un suicide dans ce jet kamikaze en provenance du ciel . tout le livre fourmille de pensées décalées sur la pluie, et c’est un texte qu’on aurait du sortir pour l’été. c’est le livre de l’été prochain. un autre petit exemple : « quand il ne pleut pas, l’amour se fait rare. personne ne s’y trompe : on va à ibiza pour coucher, pas pour aimer ».il publie aussi un roman pour la jeunesse (le garçon de toutes les couleurs à l’école des loisirs), mais c’est comme les dessins animés pixar : tout le monde peut le lire. c’est vraiment réjouissant. on y retrouve toute sa fantaisie. les parents de l’héroïne, clémence, sont cambrioleurs : elle ne les voient jamais. elle passe son temps avec un fantôme-ambassadeur du groenland. ce personnage est un délice : il est le seul fantôme capable d’être hypocondriaque. tous deux s’inquiètent de la particularité de simon, un nouveau venu dans l’école : des taches de couleurs apparaissent régulièrement sur lui. derrière la fantaisie se cache sûrement quelque chose de plus brutal. et c’est tout martin page qu’on retrouve aussi là, dans l’éternel refuge de l’imagination. encore une phrase que j’adore : « pour se calmer, il changea de cravate ». voilà… je n’ai pas de chute à cette chronique. pour en trouver une, il faut lire de la pluie ...* * *trois vÅ“ux de martin page : 1/ supprimer les étages 2, 3, 4 et 5 de mon immeuble. 2/ qu’un jour par semaine (le mercredi serait parfait), le monde perde ses couleurs pour ressembler à un vieux film en noir et blanc. 3/ que marc vilrouge ne soit pas mort le 16 janvier, que d’autres meurent à sa place (j’ai des idées) ; que l’on se partage sa mort, qu’on la divise pour la diluer jusqu’à ce qu’elle disparaisse12/02/2007lire la suite5 commentaireseffectivementdans l’un des mes films préférés, domicile conjugal, antoine doinel écrit un livre, mais n’a pas encore de titre. un de ses voisins lui demande : « est-ce qu’il y a des tambours dans votre roman ? –non. est-ce qu’il y a des trompettes ? – non. eh bien voilà, vous devriez l’appeler « sans tambours ni trompettes ». pendant quelques jours, j’ai voulu appeler mon livre ainsi. puis ce fut le tour de à la recherche de mon idée perdue, puis de l’idée alice, puis de la postérité amoureuse, puis de assis dans l’âge adulte, et actuellement j’ai simplement opté pour alice. mais j’ai un peu peur, à cause de alice adsl. j’ai peur qu’on me fasse des « ouh ouh » dans les émissions. c’est si vite arrivé de nos jours un commentaire pertinent sur un livre. quand je suis passé chez ardisson, c’était vers la fin, cela faisait quatre heures qu’ils enregistraient, les invités tombaient, michel boujenah frôlait le suicide ou la conversion. et je suis arrivé avec mon roman, et mes balbutiements. je n’ai jamais réussi à être palpitant, et autour de moi j’ai senti un festival de paupières lourdes. autre problème majeur : je fus victime du syndrome foudroyant du tic verbal. subitement, je n’ai cessé d’employer le mot « effectivement ». allez savoir pourquoi. une vraie pulsion d’effectivement. j’ai dû le placer 75 fois ; effectivement, il me semble qu’effectivement on peut effectivement dire cela, effectivement. certains ont cru à une sorte de happening de l’effectivement, une prestation dictée par sophie calle. après avoir endormi tout le monde, heureusement que le blind test est arrivé. et là, je me suis dit : tu dois être bon au blind test, car maintenant, c’est comme ça qu’on juge la qualité d’un texte. et je dois dire que je fus à peu près bon. j’ai pu enfin voir l’œil de thierry ardisson pétiller, de la considération même pour mon talent. de nos jours, pour être un bon écrivain, il faut juste connaître franz ferdinand. pourquoi est-ce que je raconte tout ça ? ah oui, à cause d’alice. et puis aussi en pensant à claire castillon. il y a quelques jours, je l’ai vue dans l’émission de laurent ruquier (bien sûr qu’il faut y aller, bien sûr qu’un écrivain a envie d’être lu), mais franchement je n’ai jamais vu un aussi grand décalage entre un texte et une émission où l’on parle des livres. je trouve ses dernières nouvelles vraiment fabuleuses, elles me semblent encore plus fortes que les précédentes. son recueil, on n’empêche pas un petit cÅ“ur d’aimer (mais qu’est-ce qu’ils ont tous à avoir de si bon titres en ce moment? moins je trouve le mien, plus les autres s’excitent) est d’une grande élégance. il n’y a pas un mot de trop. il faudrait les écouter. on y retrouve toujours une certaine violence, mais elle est souvent atténuée par une douceur lumineuse, comme s’il pouvait exister une nostalgie des blessures. elle donne envie de partir en vacances avec quelqu’un qui mord. c’est dans ces extrêmes qu’elle puise aussi son humour : la troisième nouvelle est un dialogue entre un homme et une femme ; il ne cesse de parler de ses hésitations professionnelles. et tous deux sont dans un mouvement qu’on ne comprend pas. l’homme est obnubilé par son nombril, jusqu’au moment où on lui demande de s’occuper du nombril de sa femme, car elle vient d’accoucher. c’est vraiment une idée fabuleuse. les chutes de ses nouvelles donnent envie de relire le texte, à la lumière de leur fin révélée. comme cette chronique est d’une cohérence limpide, je reviens sur le fait que claire castillon était chez ruquier. on y faisait des petites blagues sur le fait que les présentateurs actuels du 20h étaient sexy. on gloussait en oubliant le travail et l’univers d’un écrivain. et j’ai beaucoup aimé sa réaction. presque immobile, attendant que cela se passe, elle ressemblait à l’une de ses héroïnes. elle passait à la télé comme on aurait pu être sur un quai de gare. on n’empêche pas un bon écrivain d’être un bon écrivain. trois vÅ“ux de claire castillon : 1/ avoir deux ailes. 2/ avoir la faculté de me téléporter. 3/ immortaliser mon chien. 05/02/2007lire la suite3 commentairesdewaere sinon rien.on doit se dire parfois que le suicide est la forme la plus persistante de l’actualité. bien sûr, patrick dewaere était un immense acteur, et j’ai seulement le regret de ne pas l’avoir vu dans une grande comédie. puisqu’il se partageait les rôles avec depardieu dans les années 70, je ferme les yeux et je l’imagine dans « la chèvre ». est-ce que cela l’aurait sauvé ? il déclarait qu’il ne serait jamais vieux. ses proches ont toujours dit que le mal de vivre était sa vie. j’ai vu la nouvelle émission sur france 2, « un jour, une heure » animée par laurent delahousse et consacrée au suicide de dewaere. l’émission est à peu de choses près la même que « faites entrez l’accusé » ( le blouson en cuir d’hondelatte en moins (c’est incroyable cette émission, j’ai vu celle sur rezala ; franchement est-ce qu’il avait besoin de marcher sous la pluie au bord d’une voie ferrée pour commenter ce fait-divers ? ils vont la baptiser « faites entrez la pneumonie » si ça continue)). et donc cette émission sur dewaere était vraiment à charge contre elsa, sa dernière compagne. il est clairement dit qu’il s’est suicidé après l’avoir eue au téléphone. et le frère de dewaere avoue regretter de lui avoir présenté cette femme. faîtes entrez l’accusée. ils auraient aussi pu appeler sa mère. etouffé par l’impératrice du clan maurin, dewaere était un michael jackson. christophe paviot dans son dernier roman chez hachettes littératures, « devenir mort », cite en exergue cette incroyable phrase de dewaere : « la famille, c’est le début du racisme ». paviot fait partie des auteurs du recueil « bordel » qui est consacré à l’acteur. stéphane million, le grand orchestrateur de cette belle revue, a le sens des hommages rouges. il a organisé une soirée au baron. moi qui sors peu, surtout depuis que j’ai entendu olivia de lamberterie (la responsable de la pages livres du magazine elle) dire qu’eric holder était un vrai écrivain parce qu’il n’allait pas dans les cocktails, je m’ennuie fermement chez moi en me regardant dans la glace pour guetter l’apparition du grand écrivain sur mon visage. cette fois-ci, j’ai bien fait d’y aller. on y trouvait des auteurs du recueil, et notamment thomas bouvatier qui se promenait avec deux verres à la main (vous comprenez le rébus ?). jérôme attal s’est assis pour chanter, on se serait cru avec un ami dans une maison de campagne. et mareva galanter est venue chanter avec lui ; là je me serais cru dans aucun moment qui ne me rappelle ma vie réelle. beigbedeir était là mais sans laura smet (je trouvais qu’ils avaient de beaux cheveux tous les deux, c’était la plus belle union capillaire qu’il m’ait été donné de voir (je m’étais retrouvé un jour derrière eux au théâtre)), et j’étais un peu ridicule de ne pas être au courant des derniers mouvements ; j’ai toujours un gin-fizz de retard sur le foie des autres.* * *j’ai demandé à trois auteurs de la revue de répondre à la question des trois vÅ“ux : jérôme attal : 1/ je voudrais que les femmes ne comprennent pas à titre posthume ce que j’avais à leur dire. 2/ je souhaiterais que milan kundera avoue que le véritable titre était « l’insoutenable légèreté de l’être féminin » mais qu’il a coupé le dernier mot parce que ce sont surtout les femmes qui lisent (et qui ont le dernier mot). 3/ je voudrais qu’ada, le personnage de vladimir nabokov, mette ses deux bras enfin autour de moi et vienne me sauver du manque de saveur des choses. louis lanher : 1/ que serge joncour arrête d’emballer des filles dans les mêmes soirées que moi. 2/ qu’une ex de serge joncour ait son premier orgasme avec moi. 3/ que serge joncour fasse un peu plus tourner.bénédicte martin : 1/ plus de romantisme (dans le nouveau roman, au téléphone, dans les transports en commun). 2/ plus de poésie (dans les bibliothèques, dans les soirées, chez mon mec). 3/ plus de compassion (chez l’éditeur, chez le lecteur, chez le banquier).a la semaine prochaine, mes chers ami(e)s qui ont du temps libre… 29/01/2007lire la suite4 commentairesvive buchet-chastel !merci pour votre commentaire louise, et promis, je lis vite dubois pour en dire dubien. je suis un garçon sage et coopératif. c’est un blog de lecture participative. mais attention, je peux aussi mettre des cartons jaunes. «tous les matins je me lève », c’est vraiment un bon titre. moi qui suis à la recherche d’un titre, ça me déprime et j’ai envie de me recoucher. je resterai alors au lit, pour lire trois romans publiés par les éditions buchet-chastel. ce qui compte pour moi dans un roman, c’est l’objet. et avec un livre buchet-chastel, on se sent bien. voilà un livre avec qui on pourrait partir en vacances (même sur un bateau avec un skipper norvégien). le papier est agréable, la mise en page presque érotique. depuis quelques années, c’est vraiment une maison d’édition qui m’impressionne par son catalogue. je passe les merveilles étrangères (j’ai près de moi la correspondance durrell/miller), et la nouvelle collection dirigée par xavier houssin qui ressuscite des bijoux comme les lettres d’henri barbusse à sa femme. et tant de choses encore comme les cahiers dessinés. mais restons concentrés sur la littérature française. on y trouve des auteurs que j’aime (je ne peux pas tous les citer) : mais cela va de mercedes deambrosis (chez qui j’aimerai vivre, et je ne dis pas ça parce que j’ai vu la photo de ses filles) à joël egloff, en passant par caroline sers, bruno tessarech, thomas paris, marie-hélène lafon, phlippe laffite et xavier houssin. tous les auteurs buchet-chastel ont un étrange point commun : la douceur. je me demande parfois s’ils ne les font pas boire, rue des canettes (quel comique je fais). a chaque fois que je croise un spécimen buchet dans un salon, je le retrouve toujours avec un sourire de parfaite bienveillance sur le visage. presque une béatitude. y-a-t-il d’étranges stages zens organisés par l’attachée de presse diane du périer et l’éditrice pascale gautier ?les trois auteurs de cette rentrée de janvier ne dérogent pas à cette règle. philippe ségur (immense philippe ségur !) a la tête la plus gentille de toutes les têtes d’écrivains. son dernier roman, « ecrivain (en 10 leçons) » est virtuose. ce n’est pas vraiment la peine de parler de ses livres, il suffit d’ouvrir la première page, et tout est dit : « ma vocation d’écrivain est une conséquence directe de mon échec dans la carrière de super-héros ». comment ne pas lire un livre qui commence ainsi ? il y a aussi cookie allez qui publie « sans sucre ajoutés ». il faut vraiment le faire : s’appeler cookie et publier un tel titre. princesse de l’antinomie. comme toujours, chez cookie, c’est loufoque, et c’est doux. l’histoire d’un anti-héros propre sur lui qui ne peut devenir que ce qu’il dégage : un bouc-émissaire, en proie aux excitations absurdes des politiques d’une petite ville. démesure des ambitions dans un verre d’eau. le titre de gloire de notre héros est la lutte contre les chewing gum. c’est un maniaque à la folie douce. j’aime les expressions de cookie : elle dit que c’est un homme qui « se tient compagnie à lui-même ». cela aurait été un bon titre ( tiens je peux peut-être le prendre pour moi ?). et enfin, on retrouve fabienne jacob avec un texte fort : « les louves ». c’est la version charnelle du passe-murailles. adèle voit les corps, « la plupart des gens, je leur devine tout ». voilà un avantage dont on se passerait bien. ce texte est une errance troublante avec les yeux de cette femme qui peut être toutes les femmes. connaître les corps, c’est se déposséder du sien. emaillé d’aphorismes, c’est un roman très dense : « les enfants qui ne se sont jamais ennuyés de leur vie n’ont nulle matrice, nul périmètre d’où puisse jaillir un don ». je comprends avec cette phrase pourquoi ma mère me laissait des mercredis entiers à tourner en rond. voilà quelques impressions peu professionnelles sur ses trois romans que j’ai aimés. il y a deux mois, les éditions buchet-chastel ont publié un livre exceptionnel : un recueil des trois vÅ“ux émis par les plus grands jazzmen. la grande mécène pannonica de koenigswarter, qui a notamment recueilli theolonius monk à la fin de sa vie, a demandé à tous les musiciens quels seraient leurs trois vÅ“ux si une fée pouvait les réaliser. j’aimerai bien reprendre cette idée, et demander chaque semaine à un ou deux écrivains de répondre à cette question. je commence par les auteurs cités. voici donc leurs réponses :fabienne jacob : 1/ qu’ils viennent les bons soirs de juin avec leurs odeurs d’herbe coupée et de terre chaude. 2/ que pierre michon continue à écrire de beaux livres. 3/ continuer à donner des coups de pied dans tous les 4x4 des nouveaux riches de la terre entière.cookie allez : 1/ qu’elle consente à m’offrir de temps en temps, sur simple demande une visite guidée dans la cervelle et dans le cÅ“ur des hommes que j’aime et/ou qui m’intéressent à quelque titre que ce soit. parce que j’ai l’envie congénitale et chronique de comprendre comment tout ça marche. 2/ qu’elle me conserve le désir et la capacité d’écrire jusqu’à mon dernier souffle. 3/ et qu’elle aide l’humanité à appliquer cet excellent mot d’ordre inventé il y a un peu plus de 2000 ans : « aimez vous les uns les autres ».philippe ségur : 1/   un voyage en ascenseur dans une tour de manhattan. 2/ une rencontre fortuite avec nicole kidman en cours de route.  3/ une panne générale et définitive d'électricité. et, en ce qui me concerne, un de mes vÅ“ux serait de vous retrouver lundi prochain…22/01/2007lire la suite7 commentairesla ballade du possiblej’avais déjà parlé du livre de karine tuil dans livres hebdo, alors il me reste maintenant 552 livres à lire de la rentrée de janvier. accompagnant la nouveauté «le passage de la nuit », belfond republie une nouvelle édition de « la ballade de l’impossible » de murakami ; si à chaque nouveauté, on ajoute un classique revisité, alors on ne va pas s’en sortir. c’est un auteur que j’ai le sentiment d’aimer, sans trop savoir pourquoi, même si « kakfa sur le rivage », son dernier livre, m’a ennuyé. je crois que c’est la mollesse que j’aime chez lui. fragile comme il est, il ne doit pas digérer les sushis. le narrateur est toujours amoureux d’une fille qui disparaît, et il s’enfonce dans une nostalgie même pas fiévreuse (pas étonnant qu’il aime le jazz, et surtout bill evans, le blanc du jazz). souvent, ces filles sont abîmées : elles boitent ou elles ont un secret. parfois même, pour les livres les plus excitants : elles boitent et elles ont un secret. apothéose : leur secret explique pourquoi elles boitent. les livres de murakami ressemblent à ces rêves insupportables où l’on court après un rien inaccessible. son écriture est une drogue douce qui fait de plus en plus d’adeptes : je vois que son nouveau livre est déjà dans les meilleures ventes. j’attends qu’il en ressorte pour le lire (esprit de contradiction primaire). et je lis donc ce roman que beaucoup considèrent comme son chef-d’œuvre, sûrement parce que c’est celui qui l’a fait connaître : « la ballade de l’impossible ». jusqu’ici, pour moi, la ballade de l’impossible consistait à trouver un café internet à toulon. maintenant, elle m’évoquera cette histoire d’un homme à la recherche d’une fille aimée dans sa jeunesse, et disparue. je me sens bien dans cette lecture : aimer une muette doit ressembler à cet état. avant, j’ai lu le livre d’anne wiazemski qui raconte l’année de ses 17 ans. celle où elle a tourné dans « au hasard balthazar » de bresson. jeune fille de bonne famille, douce et silencieuse : le rêve de tout écrivain qui rêve de se faire entretenir. dans « jeune fille » (gallimard), on a l’impression d’un homme immense qui tente de maîtriser une sensualité balbutiante. tentatives incessantes, presque violentes dans leur force quotidienne, harcelantes. je me souviens d’une phrase dans « la possibilité d’une île » (mon roman préféré de houellebecq, même s’il est de bon ton de dire que son meilleur livre est « extension du domaine de la lutte » ) où est écrit à peu près (je n’ai pas retrouvé le passage) : « l’ambition des réalisateurs est de coucher avec les actrices ; certains films, si médiocres, ne paraissent pas avoir eu d’autres ambitions ». quand on voit certains navets avec de belles femmes, on se pose vraiment la question. plus les génies vieillissent, plus ils ont besoin de jeunes filles. c’est la fonction d’anne, être la nouvelle muse du vampire-créateur. ce roman permet aussi de se replonger dans cette période où le grand maître s’activait : la vision d’un artiste capable de ne pas dormir, torturé par l’hésitation cruciale de sa bande-son : debussy ou pas debussy ? personne n’ose le déranger, c’est un dieu dans son royaume, son pouvoir est immense, mais rien ne peut forcer une jeune fille à vous embrasser. le génie a la limite de son âge. forcément, anne préfère un sous-fifre beau, même pas vraiment hétérosexuel. ce livre est palpitant : on voudrait en savoir plus, continuer l’histoire, surtout quand l’auteur ouvre sur son futur, et évoque sa première rencontre fugitive avec jean-luc godard. livre au cÅ“ur du sensible, avec le sentiment troublant qu’il faut perdre quelque chose pour commencer à vivre. j’ai lu aussi le livre d’arnaud cathrine, « la disparition de richard taylor » paru chez verticales. c’est une remarquable succession de monologues féminins qui composent le portrait d’un homme disparu. on lit le roman comme un puzzle, dans lequel il faut recomposer l’effritement du trentenaire. ce moment de l’homme où il ne peut être satisfait de sa vie, ce moment où il est confronté à toutes les variations. ce livre est la ballade du possible.ps : ne voyez pas dans cette chronique autour du mot « possible » une tentative discrète de rendre hommage au nouveau slogan de sarkozy : « tout devient possible ».ps2 : quelle idée d’écrire un « ps » sur l’ « ump ». 15/01/2007lire la suite1 commentairea la recherche d’un has-beend’un point de vue numérologique, j’entre en année 2. c’est une année sentimentale, on verra bien. ma voyante m’a prédit surtout une année riche en surprises. pour l’instant, je dois dire qu’elle a vu juste : hier, j’ai croisé quelqu’un qui avait lu entièrement « les bienveillantes ». cette année, je vais entrer dans la modernité avec ce blog. régulièrement je lis celui (excellent) de didier jacob, et il avoue avoir plus de réactions quand il est méchant. il n’a pas tort. mais comment faire pour être méchant quand on ne veut pas se faire d’ennemis ? il faut taper sur des has-been ? quelqu’un pourrait-il me fournir une petite liste d’écrivains ou de journalistes avec lesquels je ne risquerai rien ? ca doit bien exister quelque part, quelqu’un qui ne connaît personne, et qui marine dans son jus médiocre. le problème, c’est que souvent, ces écrivains vivotant dans le vide sont bons… ah si tiens ! j’en ai trouvé un : philippe ronpourt. avec lui, je ne risque rien. plus personne ne veut le publier. c’est une sorte de cires-pompes qui a vécu sous subvention nationale pendant des années, à se goinfrer de missions stendhal, à dilapider l’argent des dépressifs. un vrai parasite littéraire. mais pourquoi parler de lui ? je vais lui donner de l’importance, et certains vont même vouloir lire ces livres. cela me fait penser au film de philippe harel, « le vélo de ghislain lambert », où benoît poelvoorde est un cycliste tellement mauvais qu’il en devient la vedette des médias. ca ne marcherait pas en littérature : comment distinguer un mauvais livre d’un autre mauvais livre ? une image me vient : des écrivains lâchés en pleine ascension d’un col, et le meilleur d’entre eux parvenant le premier au sommet. le talent, comme une course. et, au contrôle anti-dopage, on se rendrait compte que certains écrivent trop vite. en surfant, j’ai vu qu’un futur admirateur de mon futur roman me comparait, après lecture de ce blog, à steevy. franchement, ça faisait longtemps que je n’avais pas reçu un tel compliment. j’ai toujours senti en moi une influence steevy-esque, que ce jeune homme a enfin reconnu. j’en avais marre de tous ces critiques qui rêvaient des influences de marcel aymé ou jean-philippe toussaint. ceci étant dit, je me suis rendu compte que ce blog était lu, et que je devais m’appliquer un peu tout de même. j’espère juste que ce jeune homme admet qu’il y a une différence entre un roman et un blog. j’avoue honteusement : je ne passe pas huit heures par phrase ici. cela ne veut pas dire non plus que je prends notre intimité de toile à la légère. nous sommes juste une belle rencontre d’été. comme le dernier film de pascal thomas : « le grand appartement ». fantaisie foutraque, délirante, qui paraît parfois ne pas avoir de scénario. avec des dialogues sublimes, des digressions. vraiment, je vous conseille ce film. c’est une apnée dans l’univers de plus en plus formaté (par le financement pas les chaînes télévisées) du cinéma français. c’est magique qu’aujourd’hui un film comme ça ait pu être tourné. laetitia casta y est fabuleuse, le film rayonne d’elle, nous sommes dans son tourbillon même si son personnage a des poils sous les bras. 08/01/2007lire la suite2 commentairesde guitry à guitryil y a quelques jours, je marchais gentiment, avec cette grâce qu’on me reconnaît dans le mouvement du genou, quand je suis tombé nez à nez avec quatre ans d’occupation de sacha guitry. c’est un livre dans lequel il explique son rôle pendant la seconde guerre mondiale, et tente de se justifier face aux attaques. une édition originale aux éditions de l’elan : je me suis donc arrêté. l’idée de mon projet de roman sur brasillach m’a alors chatouillé à nouveau le cerveau. guitry a cette image de collaborateur et comme beaucoup, sans savoir l’exacte vérité, j’étais emmitouflé dans les fameux clichés disant, entre autres, qu’il avait continué à jouer devant les allemands. ce livre est celui d’un homme emprisonné, en pleine excitation de l’épuration. véritable pestiféré, plus personne n’ose publiquement prononcer son nom. il cite l’exemple du fils de tristan bernard, le poète juif qu’il a sauvé de la déportation, qui omet de préciser à la radio son rôle. après la guerre, on nage dans l’oubli et l’ingratitude selon guitry qui évoque tout ce qu’il a fait pour aider les autres, à quel point il ne s’est jamais plié aux exigences allemandes. son plaidoyer est limpide, remarquable, touchant. c’est sa plus belle pièce, celle où il défend son honneur : « il n’est pas courant qu’un simple citoyen demande à l’ennemi le rapatriement d’un prisonnier de guerre – et il est pour le moins étonnant qu’il l’obtienne. certes, il ne saurait être question de ranger ce citoyen parmi les héros, mais il m’apparaît qu’une petite place à part pouvait lui être faite – et pas nécessairement à fresnes ». point par point, guitry nous convainc du bien-fondé de ses actes : il a préféré rester à paris, et se rendre utile. il explique qu’on cherche à lui faire payer «quarante ans de bonheur et de réussite ». surtout, les vengeances viennent de son milieu : « il aurait fallu confier l’épuration des gens de lettres aux médecins, celles des architectes aux acteurs, etc… », c’est sûrement juste, il fallait séparer les épurés. au bout de plusieurs mois d’emprisonnement, rien ne fut retenu contre guitry. je m’apprête donc à entrer en 2007 dans une ambiance de 1945. ca promet pour les prochains mois. et c’est assez étrange ce qui s’est produit ; alors que je venais de finir ce livre, j’ai trouvé chez moi le premier roman d’aurore guitry, sa petite nièce. y aurait-il un fantôme guitry qui s’épuiserait chez moi ? l’étrangeté n’est pas d’avoir reçu ce roman car j’en reçois pour mes chroniques dans muteen ou ds. mais ce livre est édité chez calmann-lévy. et je n’ai jamais reçu avant un roman publié par calmann-lévy. celui-là tombait parfaitement à pic de guitry. l’attachée de presse, une certaine florence morin, a eu une bonne intuition. je voudrais bien savoir pourquoi florence morin m’a envoyé ce livre ? je lis sur l’argumentaire de presse qu’aurore guitry est metteur en scène de théâtre. ca commence mal. les gens du théâtre m’angoissent. ne me demandez jamais de passer mes vacances à avignon. mais aurore est aussi traductrice. si seulement elle pouvait être traductrice d’allemand, ça équilibrerait le théâtre. en ouvrant son livre, je trouve sa dédicace : «lisez moi, s’il vous plaît ». voilà une dédicace vraiment forte, je trouve. comme je fais toujours ce qu’on me dit de faire, je lis le livre. c’est un livre dense, qu’on aurait pu appeler rien de grave si le titre n’était pas déjà « enjustiné ». aurore guitry a le sens du rythme, et des aphorismes, c’est l’essentiel. le monde de ses personnages se scinde autour de la notion du bruit. il y a ceux du silence, et ceux qui parlent trop. immobile, elle voudrait être parfois sourde (au lieu de fuir) ou seule dans sa chambre. c’est le roman fixe d’une mutation. et la très belle conclusion confirme : « j’ai enlevé mes chaussures ». enfin, elle va pouvoir marcher, comme doinel à la fin des 400 coups qui, pieds nus, entre dans la mer à l’aurore. 02/01/2007lire la suite2 commentairesadieux à laurent bonelliet dire que j’évoque dans mes romans un amour pur et éthéré de la suisse, celle d’albert cohen et de patrick modiano, me voilà bien embêté avec cette affaire d’exil halliday. il va maintenant falloir que je reste pauvre pour qu’on ne croit pas que je m’évade vers mon pays rêvé pour des raisons fiscales. mais vont-ils m’accepter si je suis pauvre ? insoluble dilemme de l’apparence. avant, il s’agissait des grands écrivains qui se réfugiaient en suisse : de kundera à thomas mann, quel génie n’est-il pas passé par ce petit pays, véritable entonnoir culte ? l’air suisse a toujours été propice aux aphorismes. et maintenant, on enlève des lettres, et on se retrouve avec prost. qui sait : johnny va peut-être nous écrire « la mort à gstaadt »? le plus drôle dans cette histoire est l’interview radiophonique de l’idole des (vieux) jeunes. en quelques mots, il a sacrifié un an de stratégie douce. il a ridiculement tenté de nous faire passer son envie d’avoir envie de devenir belge comme la nécessité ontologique de renouer avec ses racines paternelles. je ne me souviens plus qui avait magnifiquement titré : « johnny, au nom du père et du fisc »… et voilà qu’en un coup d’interview, il a avoué aussi sec, tel un homme rongé par la culpabilité de sa mascarade : « je n’en peux plus ! je m’en fous ! on nous taxe trop !». et nous qui pensions que la quête paternelle était l’affaire de sa vie. jade sera donc une petite suisse. tous les journalistes nous font la liste de ces exilés du fisc. je me souviens surtout de gainsbourg qui, en direct à la télévision, avait brûlé un billet de 500 francs. somme faramineuse et culte : le pascal. il avait voulu le calciner à 70% pour bien montrer à quel point il était taxé. c’était peut-être choquant, mais il était resté en france, lui. quitter la france pour la suisse devait lui sembler être d’une autre époque.je viens d’apprendre la mort de laurent bonelli. victime d’un cancer foudroyant à l’âge de 39 ans. c’est un vrai choc. libraire chez virgin megastore, c’était un homme d’une grande gentillesse. et d’une grande culture littéraire : il disait lire un livre par jour. je me souviens d’une signature au virgin, où il m’avait invité avec tania de montaigne. nous avons ramé tous les trois dans le vide : il n’y avait personne ! le sourire figé, il continuait d’animer la rencontre, coûte que coûte. c’était une machine à faire partager ses passions et ses coups de cÅ“urs. il parlait de ses projets, de ses envies, de son émission sur pink tv. où est le rose dans tout ça maintenant ? noir, c’est noir. 26/12/2006lire la suite8 commentairesamis du monde flouaprès weyergans et les trois jours chez sa mère, philippe jaenada nous offre le récit de ses « trois jours » à l’armée. j’imagine que pour certains, c’est pareil. le bon jaenada qui traîne tout son talent dans un mythique baluchon fait partie des écrivains que j’aime à la vie à la mort. il faut savoir que nous nous sommes connus dans des conditions extrêmes, des conditions qui lient pour toujours le destin de deux écrivains en perdition : le salon de villeneuve-sur-lot en ce temps béni de l’automne 2002. a ma connaissance, il n’y a plus de survivants littéraires de cette expérience traumatisante. nous nous sommes sauvés mutuellement, et avant de dépérir, ultime acte, il a décidé d’acheter un de mes livres. ca ne s’oublie pas, ça. ce salon, c’est notre indochine à nous, la guerre des lâches. nous n’étions pas armés pour affronter ces lecteurs en ombres, ces sous-politiciens, ces hôtels en bord d’autoroutes à rénover, ces pâtés périmés servis dans des restaurants faussement italiens aux néons agonisants. ce fut un week-end où ma désespérance aurait pu me conduire dans les bras d’une huître (même avariée), mais j’ai eu le privilège de rencontrer le chameau sauvage en personne. philippe, c’est un condensé d’humanité dans un monde boursouflé de parenthèses. son style inimitable (sauf par moi (chut, je suis en train de vous le faire en toute discrétion (semi-érotique))) est une sorte de grâce discrète. certes, je trouve parfois quelques ralentissements dans l’allégresse, quelques habitudes de l’homme doué dans la mécanique unique, et l’on pense parfois à ces boxeurs fatigués de combattre depuis dix ans tous les points virgules du globe. «les brutes », son livre paru chez scali et illustré par dupuy et berberian monte en puissance au fil des pages, avec une angoisse insoutenable en point d’orgue : va-t-il oui ou non se faire réformer ? va-t-il oui ou non aller en allemagne ? ceci étant dit, je me permets une parenthèse jaenadienne : l’allemagne est le plus beau pays du monde, et hambourg est le cÅ“ur de cette beauté (aucune ironie dans mes propos). au-delà de cette intrigue palpitante, il faut se délecter impérativement de l’écriture. un exemple suffit : « je me suis assis devant un petit homme grisonnant, las, à la peau calcaire, qui ressemblait comme deux gouttes de ricqlès à l’idée qu’on se fait du psychiatre ordinaire de seconde zone (celui qui ne sait pas jouer au golf) ». merveilles, il y a tant de douceur dans ses « brutes ».entre deux gouttes de jaenada, je lis la biographie de romain gary écrite par myriam anissimov et qui vient d’être rééditée par folio. admirable travail, et je me sens épuisé pour l’auteur (d’une manière générale, je me sens épuisé par tout livre qui dépasse les 80 pages). le livre fourmille de détails. je me souviens de l’énervement de nancy huston (dont on pensait le visage hermétique à tout froissement) sur le plateau de guillaume durand. selon elle, anissimov avait « enjuivé » gary, en exagérant le rôle du judaïsme dans sa vie. c’est tout le problème : je suis plongé au cÅ“ur d’un livre de 1000 pages, et je me dis qu’il faudrait en lire d’autres sur gary pour avoir un avis juste. non seulement, il a eu plusieurs vies d’écrivains, mais maintenant, il va user plusieurs vies de biographes. a quand une biographie d’emile ajar ? si on ne se reparle pas d’ici là, joyeux noël mes amis du monde flou… 18/12/2006lire la suite4 commentairescadeaunoël approche mais, avant l’arrivée du milliardaire catholique, du barbu qui tombe du ciel (ça fait penser aux kamikazes, non ?), c’est l’anniversaire de mon fils. un réel dilemme se pose à moi : comment faire un cadeau qui sorte de l’ordinaire alors que je lui fais des cadeaux tout le temps ? n’aurais-je pas du le sevrer depuis mi-octobre ? cette réflexion vous donne un précis état des lieux de mes pensées actuelles. ayant fini une version de mon roman, et n’ayant plus beaucoup d’amis, je végète depuis deux jours dans un désÅ“uvrement que j’avais rêvé et qui, maintenant advenu, me paraît nettement moins excitant. mon emploi du temps est souvent comme un rendez-vous décevant. je défriche quelques vieux projets, notamment un sur la bible (ce qui me paraît être un trop gros morceau pour cette période). et j’ai retrouvé quelques notes sur un projet de parodies. je voulais écrire une nouvelle et la décliner « à la manière de ». les titres seraient : « ensemble, c’est rien », ou « l’amour dure 99 francs », etc… mais je me sens la flemme : pour parodier les autres, il faut au moins savoir qui l’on est. avant que livres hebdo ne me propose de tenir cette parodie de blog, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’il s’agissait. en professionnel reconnu de tous, j’ai surfé sur la toile ces derniers jours pour lire d’autres blogs. personnellement, j’ai beaucoup de mal à lire sur une page web. alors pourquoi suis-je en train d’écrire quelque chose que je serai le dernier à lire ? réponse : parce qu’on me l’a demandé, et que je suis un garçon gentil et obéissant. pour finir de m’achever, j’ai lu qu’il existait, actuellement en france, un million de blogs. il y a de quoi se sentir petit dans ce million. c’est sûrement la leçon principale qu’on peut en tirer : faire un blog, c’est comprendre ce que doit ressentir un chinois. mais je trouve un point positif à tout ça : quand on sort un livre à la rentrée littéraire, on se retrouve au milieu de 600 livres. alors franchement, lors de ma prochaine publication à la rentrée, je pourrai hausser les épaules en disant : « même pas peur. moi, monsieur, je fais un blog au milieu d’un million de blogueurs, alors c’est pas une petite rentrée de rien du tout qui va me faire peur… oui, monsieur » (j’aime bien m’adresser à un monsieur imaginaire quand je tente de faire le fier). voilà un enchaînement tout en douceur : j’ai lu la une du figaro littéraire : « que reste t-il de la rentrée littéraire ? ». une pleine page pour nous dire que la rentrée, c’est une loterie à six vainqueurs. ils ont exhumé un premier roman paru au seuil, et dont personne (ou presque) n’a parlé. c’était le titre de gloire de ce roman. comme le soldat inconnu. il faudrait remettre un prix au livre passé le plus inaperçu de la rentrée. ou alors, il faudrait recommencer en janvier la rentrée de septembre, comme une seconde chance pour les oubliés. certains pourraient ainsi passer une vie littéraire à publier le même livre, un jour sans fin de l’anonymat. 13/12/2006lire la suite3 commentairesd'allemagne...je suis en allemagne à cet instant où j’écris ces lignes. après une belle tournée qui débuta à munich, logé au munchen palace, me voilà dans un mercure en banlieue d’une petite ville que personne ne connaît. mes voyages ressemblent finalement à ma vie : une sorte de désillusion permanente, de gentil déclin. j’ai lu des passages de mon roman en cas de bonheur, et je me suis senti dans l’in-utero de la postérité. beaucoup de rencontres, beaucoup de visages. a francfort, le directeur de l’institut français a récemment eu une attaque cérébrale. il se déplace maintenant avec beaucoup de difficulté. sa femme brésilienne l’aide du mieux qu’elle peut. c’est un couple d’une rare densité. ils parlaient de leur futur voyage au brésil comme la recherche du temps perdu. le mythe de leur rencontre. j’adore l’allemagne, c’est un pays qui me coupe en deux de bonheur ; j’adore l’allemagne, je ne cesse de répéter que l’allemand est la langue la plus érotique qui soit. mais peut-être que ce que j’ai retenu de ce voyage, c’est le visage fragile de ce couple. j’avais pris mon ordinateur, mais j’ai laissé ma batterie dans la chambre d’hôtel du bonheur à munich. j’ai donc voyagé avec un portable sans vie, lourd et inutile. et moi qui voulais écrire et travailler dans les trains allemands. mon éditeur me l’a envoyée ici, pour le dernier jour de mon séjour. peut-être que je n’aurais pas lu ce que j’ai lu si j’avais écris (ma vie). dans le canard enchaîné, j’ai repéré cette phrase à propos de la candidature de nicolas sarkozy : « cela fait quatre ans qu’il y pense en nous rasant ». j’adore. et surtout j’ai pris le livre de mathias malzieu, « maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi ». a vrai dire, je l’ai pris surtout pour des raisons pratiques, il est parfaitement léger. l’auteur est le chanteur du groupe dyonisos. je ne connais pas ce groupe ; vous me direz, je ne suis pas une référence. je n’écoute plus grand chose depuis stella mccartney. et ce livre fut une belle révélation, il était comme une bouée de secours contre l’ennui. ensemble nous avons vécu de beaux moments. je ne me souviens pas de la sortie de ce livre en édition grand format : a-t-il eu du succès ? des articles ? je ne sais pas vraiment : je ne lis la presse littéraire que quand je sors un livre. a part les chroniques de patrick besson (parenthèse : je me demande le nombre de personne qui achètent le point ou le figaro magazine, juste pour sa chronique ; il faudrait quantifier son impact réel, je suis certain qu’il est considérable). donc, revenons à notre cher mathias. c’est l’histoire d’un deuil qui est surmonté par la présence insurmontable d’un géant de 4 mètres 50. c’est l’histoire d’un rêve pour quelqu’un qui ne peut plus dormir. le héros tente de dormir en prenant des «assomnifères ». voilà un mot qui méritait d’être inventé. ce livre en fourmille. le héros veut mener une action « don quichottement » contre les horloges. le lendemain matin, après le deuil, il y a « de l’anesthésie sur les tartines ». c’est vraiment une écriture inventive : une écriture du matin après une nuit agitée ; ou une écriture du soir après une journée épuisante. a vous de choisir. a mon retour, j’apprends la mort de claude jade à 58 ans. c’est un vrai choc. j’aimais claude jade, elle représentait un degré supérieur de féminité. dans mon roman le potentiel érotique de ma femme, certaines attitudes de l’héroïne sont inspirées de celle que truffaut surnommait peggy sage. son côté anglais et sa douceur suisse. il y a deux ans, je l’ai rencontrée à un salon du livre ; elle venait de publier ses souvenirs. je suis resté ridicule devant elle, et je regrette maintenant de ne pas lui avoir parlé davantage. elle m’avait entendue l’évoquer à la télévision. c’était si étrange de la voir, alors que je n’avais d’elle qu’une vision de sa jeunesse cinématographique. elle était alors une effraction de mes rêves. et je pense aussi souvent à jean-pierre léaud qu’on croise dans la rue, vers le cimetière montparnasse, titubant. les baisers sont définitivement envolés. 04/12/2006lire la suite1 commentaireune vie avec...a la demande générale, soit quatre personnes, je continue à vous communiquer mes pensées passionnantes, par l’intermédiaire de ce blog. la chronique « un mois » avec david foenkinos se transforme en « une vie » avec david foenkinos. il vous faudra du souffle, et de l’aisance dans la souris, pour pouvoir assurer le rythme que je vais vous imposer. mon but : être le richard virenque du blog. tiens, à propos (art négligé de la digression en continuité), je l’ai rencontré l’année dernière au salon du livre où il dédicaçait son livre publié aux editions privat. j’avais le choix entre lui et kundera, mais une rencontre avec virenque, ça ne se refuse pas. son livre repose dans ma bibliothèque tout contre vialatte et vian. j’adore surtout la couverture où on le voit en plein effort, dégoulinant de sueur sportive. il paraissait très épanoui à l’idée d’avoir arrêté la compétition, et de sourire toute la journée à des gens qui l’adorent mais qui n’achètent pas son livre. quand on a autant grimacé, le sourire repose. mais pourquoi donc commencer ce blog, à tendance relativement littéraire, par richard virenque. y aurait-il un lien sous-jacent que seuls les intellectuels du mail seraient capables de percevoir ? a vrai dire, c’est une façon d’annoncer que mon blog sera ouvert à tous types de livres. il sera parfaitement représentatif de l’édition française, et le prochain livre d’armande altaï sera traité d’égale avec celui de le clezio. personne ne restera à l’écart, je suis un rassembleur, un amateur du grand écart. au cinéma, par exemple, je trouve qu’il y a du génie chez max pécas. intituler un film « on se calme et on boit frais à saint tropez », c’est franchement inégalable. j’aimerai bien faire un jour une thèse sur l’influence de max pécas dans l’œuvre de tarkovski. ou, dans le même registre, celle de pierre bellemare chez simenon. dans ce blog, je serai aussi capable de coups de gueule ; même si, il est vrai, je suis relativement lâche. et surtout : mon but n’est certainement pas de me brouiller avec quiconque. c’est que je compte avoir le goncourt un jour. peu importe lequel d’ailleurs : edmond ou jules, l’un des deux fera parfaitement l’affaire. digression au passage : il paraît que le goncourt s’achète sur e-bay, c’est vrai ? aujourd’hui, je m’insurge contre les nouvelles couvertures du seuil. peut-on faire plus laid ? surtout le vert pomme de la littérature étrangère. quasiment tous les échos sont unanimes : il y a une véritable foule d’ahuris consternés. maintenant, avec le renaudot de mabanckou, faire marche arrière dans le rouge sera compliqué. quand on a une identité aussi forte, je ne comprends pas qu’on puisse la modifier. c’est exactement comme si je me faisais défriser les cheveux. qui achèterait alors mes livres ? je pars faire une petite tournée en allemagne, et je vous donne des nouvelles à mon retour. je vais voyager léger. avec un petit livre formidable qui sort en janvier aux editions liana lévi (oui, j’ai les livres en avance ! car je suis le chroniqueur littéraire du magazine pour jeunes filles : muteen. ca, c’est un plan de carrière, non ?). donc, ce petit livre s’intitule « comment lui dire adieu », et l’auteur, cécile slanka (c’est un nom d’écrivain, à quand le roman ?) imagine toutes les façons de rompre. a la manière d’un exercice de style à la queneau, elle enchaîne les possibilités. quelques exemples. la façon trash : « tu trouveras dans ce bocal, ce qui aurait pu devenir notre fils ». la version ambiguë : « ma belle salope, devine qui te quitte. pierre ou patrick ? ». et, un dernier pour la route allemande, la version obéissante : « puisque tu me demandes sans cesse de rompre avec le quotidien. ». je sens que ce livre va avoir du succès. a bientôt mes amis. 27/11/2006lire la suite5 commentaires  david foenkinos, david foenkinos, lauréat de la fondation hachette en 2003, est l’auteur, entre autres, de « en cas de bonheur » (flammarion), « le potentiel érotique de ma femme » (gallimard, prix roger-nimier) et « les coeurs autonomes » (grasset). il vient de publier « qui se souvient de david foenkinos ?» chez gallimard, prix jean giono 2007.  i'll stand by youque ma joie demeureles pouvoirs d’alain m.xiiie, traquenards et sentimentsc'est l'histoire de totor...2007, c'est l'année foenkinos!le dernier blog?confidences (pas) trop intimes99 roublesblanche, amandine, géraldine… publicité   octobre 2007 septembre 2007 août 2007 juillet 2007 juin 2007 mai 2007 avril 2007 mars 2007 février 2007 janvier 2007 décembre 2006 novembre 2006 octobre 2006 septembre 2006 août 2006 juillet 2006 juin 2006 mai 2006 <  octobre  > l m m j v s d 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31         liens rapides :  actualités | agenda | ventes | documentation | conjoncture | opinions | annonces services :  s'abonner | nous contacter | plan du site | conditions générales d'utilisation | a propos de livres hebdo | fil rss les éditions electre :  livres hebdo | editions du cercle de la 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